Les Etats-Unis ont repris dimanche, leur dialogue stratégique avec le gouvernement égyptien en fermant l’œil sur les violations des droits de l’homme.
La reprise des contacts entre Washington et Le Caire après plusieurs mois du froid qu’ont connu les relations entre les deux pays au lendemain de l’éviction par l’armée en décembre 2013, de l’ancien président élu, l’islamiste Mohamed Morsi.
Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a rencontré ce dimanche au Caire, le président égyptien Abdel Fattah Al Sissi. Une réunion qui avait pour but de relancer le partenariat historique entre les deux pays malgré une longue interruption de contacts à haut niveau.
Les sujets abordés durant cette entrevue ont porté principalement sur les domaines de la sécurité et de la coopération militaire.
Pour le Ministre égyptien des Affaires Etrangères, Sameh Choukri, ce dialogue au sommet a permis de passer en revue différentes questions d’intérêt commun. Il a été notamment question de présenter de nouvelles idées pour redéfinir la relation bilatérale qui lie l’Egypte et les Etats Unis. Le chef de la diplomatie égyptienne a toutefois précisé dans d’un communiqué, que Washington et Le Caire avaient toujours des divergences de points de vue sur certains sujets importants. Une déclaration qui vise à nuancer les propos du chef du département américain, John Kerry qui a précédemment affirmé qu’il existe toujours des points de préoccupation liés aux droits de l’Homme en Egypte. Le chef de la diplomatie américaine a évité d’évoquer le dossier du respect des droits de l’homme pour ne pas susciter l’ire des nouvelles autorités du Caire.
Le gouvernement égyptien est l’objet de nombreuses critiques formulées notamment par des ONG internationales, sur les graves violations des droits de l’Homme et l’absence d’intégrité de la justice dans le pays des pharaons.
Plusieurs organismes internationaux de défense des droits de l’Homme estiment effectivement que le nouveau régime égyptien, avec à sa tête le général Al Sissi reconverti en homme politique, se fixe comme objectif l’éradication totale de la confrérie des Frères Musulmans, dont est issu le président islamiste évincé, Mohamed Morsi que la justice a condamné à la peine capitale ainsi que de dizaines d’autres cadres et militants de cette confrérie. Depuis décembre 2013, le gouvernement égyptien a en effet, procédé à l’emprisonnement de plusieurs milliers de partisans des Frères Musulmans, dont un bon nombre risque la peine de mort.