Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye et chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), Abdoulaye Bathily qui occupait ces fonctions depuis septembre 2022, a démissionné le mardi 16 avril, mais il a tenu préalablement à ce geste, à livrer, ouvertement, sa lecture d’une sortie durable de crise la Libye plongée dans le chaos depuis l’assassinat de son Guide Mouammar Kadhafi le 20 octobre 2011.
«Dans la situation actuelle, il n’y a aucune chance que les Nations Unies puissent opérer avec succès. En ce qui me concerne, j’ai fait de mon mieux», a résumé Abdoulaye Bathily, soulignant que l’enlisement politique en Libye puise ses origines dans le «manque de volonté politique et de bonne foi des principaux acteurs libyens qui s’accommodent de l’impasse actuelle depuis 2011» et des «dynamiques internationales et régionales émergentes dans lesquelles le territoire libyen est utilisé comme site d’affrontement militaire par différents pays».
Résolument optimiste, l’émissaire onusien Bathily ne lit pas pour autant un ensablement de la situation politique en Libye après son départ de son poste. La thérapie de choc selon ses projections recommande «un changement de priorité pour viser un règlement politique par le Dialogue et le compromis, pour ne pas laisser les aspirations de 2,8 millions d’électeurs libyens inscrits être éclipsés par les intérêts particuliers de quelques-uns».
Le Secrétariat général de l’ONU «est reconnaissant envers M. Bathily pour sa direction de la MANUL et pour ses efforts inlassables en vue de rétablir la paix et la stabilité en Libye», a assuré Antonio Guterres à la suite de la démission de ce haut fonctionnaire sénégalais, dont la date de départ effectif de la Libye n’a pas encore communiquée.