Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a de nouveau interpellé l’ensemble du continent africain autour des proportions inquiétantes que prend le phénomène terroriste à l’échelle de l’Afrique.
«Le terrorisme et l’extrémisme violent sont les plus grands fléaux de notre époque et s’étendent aux cinq régions de l’Afrique», a encore alerté le diplomate tchadien qui s’exprimait ce 22 avril lors d’une réunion de haut niveau dédiée à la «Lutte contre le terrorisme» à Abuja, capitale fédérale du Nigeria.
Le patron de la Commission de l’UA a pointé particulièrement du doigt les situations alarmantes «dans la Corne de l’Afrique, la région des Grands Lacs, le Sahel et certaines parties d’Afrique du Nord».
Il a aussi évoqué les résolutions du Sommet de Malabo de 2022 des Chefs d’Etat et de Gouvernement contre le terrorisme, résolutions non opérationnalisées à ce jour, rappelant aussi l’urgence de «notre besoin collectif de réévaluer nos stratégies de lutte contre le terrorisme afin de remédier efficacement à nos vulnérabilités et à nos lacunes face à ce phénomène croissant».
«Nous ne pouvons pas comprendre qu’ailleurs dans le monde, des coalitions de lutte contre le terrorisme aient été mises en place et que des efforts similaires ne soient pas déployés dans au moins une des cinq régions d’Afrique où ce phénomène destructeur ravage les vies humaines, les infrastructures et les institutions», a déploré l’ex-Premier ministre tchadien devenu président de la Commission de l’Union africaine.
Selon des chiffres inquiétants du «Centre africain d’étude et de recherche sur le terrorisme de l’UA», une moyenne de «huit incidents terroristes et 44 décès ont eu lieu chaque jour en Afrique au cours de l’année 2023, contre une moyenne de quatre attaques et 18 victimes par jour entre 2017 et 2021».
La réunion de haut niveau sur la «lutte contre le terrorisme» à Abuja a également réuni ce 22 avril les Chefs d’Etat du Togo et du Ghana, en plus du président du pays hôte, Bola Ahmed Adekunle Tinubu.