L’ex-président guinéen Moussa Dadis Camara a mis fin à son exil au Burkina Faso, pour regagner son pays avec l’intention d’accéder à la magistrature suprême, malgré son inculpation dans l’affaire du massacre du 28 septembre 2009.
L’ex-chef d’Etat guinéen, en exil au Burkina Faso, a affirmé en début de semaine, dans des déclarations à la presse locale, vouloir retourner en Guinée pour défendre sa cause devant la justice guinéenne et «préparer le combat politique» en prévision des prochaines élections présidentielles.
«Je ne suis pas un homme à me dérober devant mes responsabilités morales», a affirmé Dadis Camara qui a toujours clamé son innocence, fustigeant aussi que c’est depuis 5 ans qu’il attend ce moment de faire face aux «terribles accusations» dont il fait l’objet. Son retour au bercail avait été retardé, selon lui, par les conditions relatives à sa sécurité qui n’étaient pas remplies.
L’ex-chef de la junte guinéenne affirme également retourner en Guinée pour «préparer le combat politique qui s’annonce, et « retrouver le peuple pour que dans un réel projet de société, nous avancions ensemble en comprenant les besoins et attentes de tous».
Son souci majeur serait d’insuffler «une nouvelle dynamique politique en Guinée» où régnerait une classe politique qu’il a qualifiée de «corrompue», «sclérosée et vieillissante».
Le président du parti des «Forces patriotiques pour la démocratie et le développement» était inculpé le 8 juillet dernier par la justice de son pays pour «complicité de meurtres, de viols et de disparitions forcées» à l’époque où il dirigeait le pays.
Au moins 157 personnes avaient trouvé la mort le 28 septembre 2009 dans un stade à Conakry, plus d’une centaine de femmes violées et des centaines de personnes blessées.
Cette inculpation était intervenue quelque temps après une alliance scellée entre Camara et le leader de l’opposition Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
Ce qui avait poussé l’opposition à dénoncer une «manipulation politique».
L’ex-chef de la junte veut donc travailler à réhabiliter sa stature d’homme politique et maintient sa candidature pour la présidentielle d’octobre 2015.