Trois orpailleurs sahraouis ont été délibérément abattus le jeudi 25 avril par les éléments d’une patrouille mobile de l’armée algérienne après une course-poursuite dans les alentours dudit « camp de Dakhla» à 160 km des camps de Tindouf.
Les trois victimes, dont l’un est mort sur le coup et les deux autres ont succombé peu après à leurs blessures, sont originaires de trois différentes tribus, à savoir Reguibat Legouassem-Jenha, Labrabiche et Tinouajib. Ayant vu venir la patrouille algérienne, les trois orpailleurs ont pris la fuite à bord de leur Pick-up, mais ils ont été pris en chasse et ont essuyé plusieurs coups de feu tirés à bout portant, par les militaires algériens, ont révélé des sources dissidentes basées dans les camps de Tindouf.
Ce triple meurtre s’ajoute à d’autres et interpelle la communauté internationale sur le sort et la sécurité des Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf et qui sont souvent victimes de crimes et d’abus crapuleux de la part des miliciens du Polisario et des militaires algériens qui les surveillent en permanence. Comme d’habitude, ce nouveau drame n’a suscité aucune réaction au QG du Polisario à Rabouni et n’a été suivi d’aucune communication officielle des autorités algériennes pour éclairer l’opinion sur les circonstances exactes de cet acte délibéré.
D’ailleurs, ce nouveau drame n’est pas un cas isolé. Pour rappel, le 19 octobre 2020, des militaires algériens avaient brûlé vifs trois jeunes orpailleurs près du même «camp de Dakhla» en les aspergeant d’essence les victimes qui s’étaient engouffrés dans une fosse à la recherche de filets ou de pépites d’or. Les deux victimes Emha Ould Hamdi Ould Sweilem et Aliyin Al Idrisi étaient originaires respectivement des tribus Rguibat Salam et Labrabcha. Les misérables conditions de vie et la précarité qui prévalent dans les camps de Tindouf, incitent de nombreux Sahraouis à risquer leur vie pour une source de revenu dont l’extraction illicite de l’or dans le désert algérien, des aventures qui se terminent parfois par un drame.
Si de tels drames suscitent à chaque fois l’indignation parmi les populations des camps de Tindouf, ce genre d’incidents n’est commenté ni par les dirigeants du Polisario ni par les autorités algériennes et fait rarement la Une de leurs médias. Ces incidents ne font l’objet d’aucune enquête et son rapidement étouffés.