Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit désormais pour le Sénégal, un taux de croissance économique de 7,1 % en 2024, contre ses précédentes prévisions de 8,3 %, en raison d’une activité économique impactée au premier trimestre par le contexte électoral et un démarrage retardé de la production de gaz jusqu’en décembre 2024.
Cette révision est intervenue suite à une visite de travail effectuée par une équipe d’experts du FMI du 25 avril au 3 mai à Dakar, pour faire le point sur les récents développements économiques et politiques et jeter les bases de discussions de la seconde revue du programme soutenu par le FMI.
Au premier trimestre 2024, la croissance de l’activité économique a été plus faible que prévu du fait des incertitudes politiques liées à l’élection présidentielle, selon la déclaration du chef de file de la mission du FMI, Edward Gemayel, publiée vendredi 3 mai.
Les indicateurs de conjoncture montrent que la croissance de l’activité économique a été modérée, les entreprises ayant reporté leurs investissements et les consommateurs réduit leurs dépenses ; l’inflation s’est repliée à 3,3 % (en glissement annuel), explique-t-il, tout en précisant que les perspectives économiques restent toutefois favorables.
En 2023, l’économie sénégalaise a fait preuve de résilience en dépit d’un contexte difficile. En effet, affirme Gemayel, malgré les tensions politiques autour de l’élection présidentielle et les chocs extérieurs, la croissance économique a dépassé les attentes (4,6 %), reflétant une bonne campagne agricole et un secteur tertiaire solide.
Les données préliminaires pour la fin de l’année 2023 indiquent que le programme soutenu par le FMI reste globalement sur la bonne voie, font part également les experts du FMI.
Toutefois, précise-t-ils, pour atteindre l’objectif de déficit budgétaire de 3,9 % du PIB fixé pour la fin de l’année 2024, il faudra prendre des mesures ambitieuses pour rationaliser les dépenses fiscales et améliorer l’efficacité des dépenses. Ces mesures devraient être prises dans le cadre d’un budget rectificatif qui permettrait la réalisation de l’objectif régional de déficit budgétaire de 3 % du PIB en 2025.
L’équipe du Fonds qui a mis aussi l’accent sur les réformes structurelles, se félicite du fait que les nouvelles autorités sénégalaises ont réaffirmé leur engagement à poursuivre le programme actuel soutenu par le FMI.