La multiplication des attentats prenant pour cibles des dirigeants du camp du président burundais, Pierre Nkurunziza, suivis d’actes de représailles, enfonce chaque jour davantage, le Burundi ans une crise politique qui pourrait à terme, déboucher sur une guerre civile.
A la suite de la réélection contestée du président sortant, Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat, les violences qui ne touchaient auparavant que la capitale et ses banlieues, se sont fortement multipliées, à tel point que d’autres villes du pays commencent à leur tour à payer les frais de l’investiture de Nkurunziza. Une situation politique précaire qui n’est pas prête d’être réglée et qui pourrait fort bien mener le pays vers une guerre civile, estiment les observateurs sur place.
Ainsi, après plusieurs mois d’intenses négociations pour arriver à une entente entre le pourvoir en place et l’opposition, aucune solution pacifique n’a vu le jour. Une situation qui a donc poussé l’opposition burundaise à boycotter les élections présidentielles en augmentant en parallèle, les actes de rébellion visant directement les dirigeants du pays.
Le camp présidentiel s’accroche en effet ardemment au pouvoir, alors que de l’autre coté, les partis de l’opposition tentent toujours, si ce n’est plus, de déstabiliser Pierre Nkurunziza et son entourage. Cette rivalité politique qui a pris des proportions de contestation armée, a atteint un degré de violence extrême.
Le dernier exemple en date remonte à mercredi, journée qui a vu disparaitre Côme Harerimana, le président du parti CNDD-FDD (au pouvoir) dans la région de Kanyosha, située au sud de la capitale. Ce haut dirigeant faisant parti du camp du président Nkurunziza a été exécuté en pleine rue par des militants politiques de l’opposition. Un acte barbare fort en signification qui a eu des retombées internationales. Le conseil de sécurité de l’ONU a en effet lourdement condamné l’exécution de ce cadre régional et a appelé à trouver une solution pacifique urgente à la crise burundaise.