Alors qu’il continue de faire face aux flux réguliers de milliers de réfugiés soudanais, dont au moins 500.000 ont été déjà dénombrés, le Tchad a lui-même besoin d’une aide alimentaire et nutritionnelle pour un tiers de ses 18 millions d’habitants, a averti en fin de semaine dernière, l’OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies).
La situation humanitaire interne au Tchad s’est détériorée rapidement ces derniers mois, à cause du «changement climatique, l’insécurité et la hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants», ont expliqué les Agences humanitaires de l’ONU.
«Depuis le mois de mars 2024, le pays est également confronté à des pluies torrentielles et à des inondations dans le Sud», note l’OCHA, qui rappelle que les attaques de groupes armés dans le bassin du lac Tchad «entraînent d’autres déplacements de populations».
Sur l’ensemble du territoire tchadien, l’ONU révèle que «2,4 millions de personnes sont actuellement en situation d’insécurité alimentaire, dont 300.000 en situation d’insécurité alimentaire grave». Un chiffre alarmant pouvant grimper à «3,3 millions pendant la période de soudure», prédit dans la même dynamique l’OCHA.
Les Agences humanitaires de l’ONU rappellent à l’occasion que le «plan de réponse aux besoins humanitaires du Tchad pour 2024, d’un montant de 1,1 milliard de dollars, n’est financé qu’à hauteur de 6,6%, avec moins de 74 millions de dollars reçus à ce jour», dont 15 millions de dollars au titre du «Fonds central d’intervention d’urgence de l’ONU» ont déjà été octroyés au Tchad en février 2024 «pour soutenir ses urgences sous-financées».
Ce pays d’Afrique centrale sort d’une présidentielle houleuse dont les résultats officiels qui ont donné vainqueur Mahamat Idriss Deby Itno, mais sont vivement contestés par le principal candidat de l’opposition lors de ce scrutin, Succès Masra.