Quelques heures après la lourde condamnation en terre suisse, ce 15 mai 2024, de l’ex-ministre de l’Intérieur gambien, Ousman Sonko à «20 ans de prison pour crimes contre l’humanité», son Etat d’origine et les parties civiles ont exprimé leur satisfaction de ce jugement.
Sur X, le Garde des Sceaux de la Gambie a relevé «l’importance de ce verdict dans la lutte mondiale contre l’impunité », soulignant qu’il intervient «à un moment charnière alors que la Gambie passe d’un système de gouvernance autocratique à un système de gouvernance démocratique».
L’ONG TRIAL International à l’origine de la plainte contre cet ex-officiel gambien, a pour sa part qualifié «la condamnation d’historique », précisant que « c’est un verdict extrêmement important au plan international. Le signal donné par le Tribunal pénal fédéral s’adresse évidemment à la Gambie, mais aussi plus largement».
De son côté, l’ONG Human Rights Watch (HRW), trouve «monumentale la décision judiciaire en Suisse, rappelant que M. Sonko est le plus haut fonctionnaire jamais condamné en Europe pour des crimes internationaux en vertu du principe de la compétence universelle».
Me Philippe Currat, avocat de l’ancien ministre Sonko qui avait plaidé l’acquittement durant le procès, a estimé que «la peine de 20 ans est cohérente avec le jugement de culpabilité, mais a assuré qu’il fera vraisemblablement appel».
Ousman Sonko, 55 ans, a été reconnu «coupable d’homicides volontaires répétés, d’actes de torture répétés et de privations de liberté répétées, infractions réprimées au titre de crimes contre l’humanité» par le Tribunal pénal fédéral, à Bellinzone, dans le Sud-est de la Suisse.
La juridiction l’accuse d’avoir agi «dans le cadre d’une attaque systématique contre la population alors qu’il était un proche de confiance du Président gambien Yahya Jammeh, qui a dirigé la Gambie de manière répressive entre 1994 et 2016».
Ousman Sonko est depuis ce 15 mai 2024 le plus haut dirigeant «jamais condamné en Europe pour des crimes graves au nom de la justice universelle».