Le Conseil constitutionnel du Burkina Faso s’est déclaré «incompétent», pour annuler la mise en accusation de l’ex-président burkinabè déchu, Blaise Compaoré.
Le Conseil Constitutionnel avait été saisi par des députés pro-Compaoré demandant l’annulation de la mise en accusation de l’ex-chef de l’Etat devant la Haute Cour de justice, votée le 16 juillet par le Parlement, pour «haute trahison» et «attentat à la Constitution».
Le vote du parlement «ne rentre pas dans les domaines de contrôle de constitutionnalité exercés par le Conseil constitutionnel», a fait savoir la juridiction qui s’est donc déclarée «incompétente» pour trancher sur la demande des pro-Compaoré.
L’on peut imaginer que pour les proches de l’ex-président, le combat ne s’arrête pas là, puisqu’ils avaient envisagé, au besoin, de faire recours à la justice de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), comme c’était le cas pour obtenir l’invalidation de la nouvelle loi électorale du Burkina qui rendait inéligibles les personnes ayant soutenu le président Compaoré.
Dans la suite d’ailleurs de l’invalidation de l’article écartant les dignitaires de l’ancien régime de la course à la présidentielle, le chef du principal parti de l’ex-chef de l’Etat, Gilbert Noël Ouédraogo, a annoncé, ce lundi 10 août, sa candidature à la présidentielle d’octobre prochain.
Les Pro-Compaoré qui ont qualifié la mise en accusation de leur ancien leader d’une «chasse aux sorcières», mais finiront-ils par avoir gain de cause ? En tout cas, le temps est compté, puisque, la semaine dernière, le procureur général de la Haute Cour de justice a affirmé que les premiers jugements auront lieu «avant la fin de la transition». Pour rappel, Noël Ouédraogo fait lui aussi l’objet d’une poursuite devant la Haute cour de justice pour des faits de «détournements de deniers publics» et d’«enrichissement illicite» portant sur 600 millions de FCFA (près d’un million d’euros).
Blaise Compaoré avait été chassé du pouvoir fin octobre 2014 par la rue, après 27 ans de règne. Le régime de «transition» mis en place pour diriger le pays, devrait céder le pouvoir à l’exécutif qui sortira des prochaines élections du 11 octobre.