Le gouvernement burkinabè a décidé de nationaliser la Banque arabe libyenne pour le commerce et le développement (BALIB), créée en 1984 par les Etats libyen et burkinabè, et rebaptisée plus tard la Banque commerciale du Burkina (BCB), avec un capital social réparti à part égale entre les deux actionnaires.
La décision, matérialisée par l’adoption d’un projet de décret, a été prise lors d’un Conseil des ministres et justifiée par le fait qu’après 36 années de fonctionnement, la Banque commerciale du Burkina est toujours confrontée à des difficultés majeures qui ne lui permettent pas d’atteindre convenablement ses objectifs.
Au fil des années, explique le Conseil dans un communiqué, il a été constaté une insuffisance de l’accompagnement de la Banque par la partie libyenne. Se contentant d’apporter sa part de capital social, la Libye a été absente dans le financement de la Banque, laquelle absence s’est souvent muée en une opposition, voire un conflit entre actionnaires sur divers sujets tels que le choix du Directeur général et les réformes structurelles qui sont toujours bloqués par la Libye quand bien même cela s’avérait indispensable.
Le Conseil a déploré que toutes les initiatives engagées par la partie burkinabè (augmentation de capital, soutien en matière de mobilisation des ressources, ouverture du capital, mise à disposition de ressources sous forme de comptes courant actionnaires) aient été rejetées par la partie libyenne.
Face aux difficultés rencontrées, ajoute le communiqué, le Burkina Faso a décidé par note verbale en date du 12 décembre 2023, de la dénonciation de la Convention portant création de la Banque arabe-libyenne voltaïque pour le commerce et le développement signée le 06 février 1984 entre la Haute Volta et la Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste, ainsi que ses modificatifs.
Cette dénonciation rend donc caduc l’ensemble des dispositions contenues dans ladite convention, affirme le Conseil des ministres, tout en demandant une relecture des statuts de la Banque pour les conformer aux exigences de la règlementation bancaire dans l’espace de l’Union monétaire Ouest africaine (UMOA).
Le Conseil dit avoir décidé la nationalisation de la Banque commerciale du Burkina dans le but de lui assurer une meilleure gouvernance, ajoute le communiqué.