Le Premier ministre du gouvernement libyen basé à Tobourk (Est), Abdallah al-Theni a annoncé mardi soir, sa démission surprise au cours d’une émission télévisée, rapporte l’agence de presse libyenne LANA proche du gouvernement.
Cette annonce intervient au moment où un nouveau round de pourparlers de paix inter-Libyens se tient depuis mardi 11 août, au siège des Nations unies à Genève, où l’émissaire de l’ONU en Libye, Bernardino Leon tente une énième fois, de convaincre les protagonistes, pour la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Abdallah al-Theni qui avait échappé à une tentative d’assassinat en mai dernier à Tobrouk (est) où siège son gouvernement reconnu par la communauté internationale, a annoncé sa démission en direct, pendant un talk show sur une chaîne de télévision libyenne, rapporte l’agence LANA.
« Si ma démission est la solution, alors je l’annonce ici », a déclaré Al-Theni qui essuyait durant son talk show, un salve de critiques de téléspectateurs qui reprochent à son gouvernement, son incapacité d’assurer des services de base comme l’électricité ou de sécuriser les zones sous son contrôle.
Le Premier ministre Al-Theni « soumettra officiellement sa démission au Parlement dimanche » prochain, précise la même source.
Plus de trois ans après la chute de l’ancien régime Kadhafi en 2011, la Libye devenue le théâtre d’un chaos et d’une anarchie quasi-généralisée, est actuellement divisée en deux parties que contrôlent deux gouvernements et deux Parlements rivaux. Le premier clan est basé à Tripoli sous la coupe de la coalition de milices Fajr Libya (L’aube de la Libye), et l’autre à Tobrouk, à l’Est du pays que dirige le gouvernement du Premier ministre démissionnaire.
Le médiateur onusien a confié aux journalistes qu’il cherchait à présent, à affiner avec toutes les factions libyennes, les annexes de l’accord « de paix et de réconciliation » conclu le 11 juillet à Skhirat, au Maroc, mais sans l’adhésion des représentants du Congrès général national, le Parlement siégeant à Tripoli.
Les deux protagonistes sont à nouveau, réunis depuis mardi à Genève en présence du médiateur de l’ONU, le diplomate espagnol Bernardino Leon qui garde encore l’espoir de pouvoir parvenir à les convaincre pour la formation début septembre, d’un gouvernement d’union nationale avec l’adhésion de toutes les parties rivales.