Le chef de file de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, s’insurge contre les propos du président guinéen, Alpha Condé, sur l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade.
Dernièrement en visite officielle à Dakar, la capitale sénégalaise, le président Alpha Condé a accusé Abdoulaye Wade d’avoir encouragé l’ex-chef de la junte guinéenne, Dadis Camara, qui a dirigé le pays de fin 2008 à fin 2009, à rester au pouvoir, en dépit de la pression de la Communauté internationale.
Cellou Diallo qui s’exprimait sur les ondes d’une radio locale au Sénégal, où il est actuellement en visite, a affirmé que l’ex-président sénégalais, Abdoulaye Wade s’était au contraire, personnellement impliqué dans le processus de paix en Guinée Conakry, en encourageant Moussa Dadis Camara à organiser des élections et à céder au pouvoir conformément aux engagements qu’il avait pris.
Toujours selon Diallo, l’ex-président sénégalais entretenait «une relation étroite avec le capitaine Dadis qui le considérait comme son père» et que Wade aurait utilisé cette proximité pour convaincre l’ex-président guinéen à s’impliquer dans des élections transparentes.
Donnant son appréciation sur la situation politique de son pays, à travers un autre média local, Cellou Diallo estime qu’il est temps que le régime au pouvoir à Conakry change de cap, qualifiant le Président Condé de dictateur qui se plaît, selon lui, à donner des instructions aux forces de l’ordre et à la justice.
Le leader de l’Union des Forces Démocratique de Guinée (UFDG) avance même que plusieurs personnalités qui ont soutenu Condé à la présidentielle l’ont quitté en étant convaincues qu’«il ne peut pas faire l’affaire du pays».
Dadis Camara, dont le parti a scellé une alliance avec l’UFDG, est toujours réfugié au Burkina Faso. Son retour au bercail qui était annoncé pour le week-end dernier n’a pas eu lieu, alors que ses sympathisants s’étaient rendus ce samedi à l’aéroport de Conakry pour l’accueillir.
D’après son avocat à Ouagadougou, Dadis Camara avait exprimé son intention de participer aux prochaines élections en Guinée, mais il n’avait pas encore annoncé formellement son retour en Guinée.