Une fois n’est pas coutume à Pretoria, où le chef du front Polisario, Brahim Ghali n’a pas été invité à la cérémonie d’investiture du président sud-africain, Cyril Ramaphosa qui a été réélu à un second mandat présidentiel de cinq ans.
Non seulement il n’a pas offert comme d’habitude une place au tortionnaire sahraoui, B. Ghali parmi la vingtaine de chefs d’Etats et de gouvernements conviés à la cérémonie d’investiture tenue à l’Union Buildings, le siège de l’exécutif à Pretoria, mais le leader du parti Congrès National Africain (ANC), pourtant fervent défenseur des thèses séparatistes du Polisario, s’est aussi abstenu d’évoquer dans son discours mercredi devant les parlementaires, son soutien habituel au mouvement sahraoui dans le litige autour du Sahara marocain.
Cette attitude s’explique selon un diplomate africain présent à la cérémonie, par le souci du président Ramaphosa de ne pas frustrer ses nouveaux alliés au sein de la coalition gouvernementale qu’il est en train de mettre en place pour pouvoir gouverner le pays jusqu’en 2029, après la perte par l’ANC, de sa majorité absolue dans le nouveau parlement lors des élections législatives de 2024.
Cette thèse est corroborée par le fait que le leader de l’ANC a toujours déroulé en pareilles occasions, le tapis rouge au chef du Polisario comme se fût le cas en juin 2018, en octobre 2022 et la dernière fois en date, en août 2023, à l’occasion du sommet des BRICS, organisé à Johannesburg.
D’ailleurs, les dirigeants de l’ANC qui se sont succédé à la présidence de l’Afrique du Sud depuis la fin de l’apartheid en 1994, ont souvent épousé ouvertement la position du régime algérien dans le conflit du Sahara en prenant la défense des thèses séparatistes du front Polisario, basé dans les camps de Tindouf au sud-ouest du territoire algérien.
D’autre part, le mercenaire Brahim Ghali et ses parrains algériens ne se sont pas non plus, empressés d’adresser des messages de félicitations à Ramaphosa, à l’occasion de sa réélection vendredi 14 juin au parlement, pour un second mandat présidentiel.
Même les médias algériens et les relais du Polisario ont presque passé sous silence ces importants événements qu’a vécu l’Afrique du Sud, ce qui dénote à coup sûr, du mécontentement des dirigeants d’Alger et de la direction du Polisario à l’égard du président sud-africain et de ses nouveaux alliés politiques suite à ce changement de cap inattendu.
Le prochain gouvernement en cours de formation sera composé de l’ANC et de quatre autres formations politiques à savoir : l’Alliance démocratique (DA) de l’opposition et deuxième force à la Chambre des représentants, le Parti de la liberté Inkatha (IFP), le Mouvement GOOD et l’Alliance patriotique (PA).