La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la République centrafricaine (RCA), Valentine Rugwabiza et plusieurs délégations ont décerné, jeudi devant le Conseil de sécurité, un satisfecit au gouvernement centrafricain pour ses efforts de mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation, indique le service de presse de l’ONU.
Rugwabiza, également Cheffe de la Mission de l’ONU en RCA (MINUSCA), a salué le bon avancement des préparatifs des élections locales avec l’adoption le 28 mai par l’Assemblée nationale d’un code électoral révisé, estimant que ces élections sont un élément clef de l’Accord politique, sachant que les dernières élections locales dans ce pays, ont été tenues il y a 36 ans.
En revanche la situation sécuritaire préoccupante dans les zones frontalières ternit les compliments de la patronne de la mission onusienne qui a évoqué, entre autres, une intensification de la violence contre les civils dans la préfecture du Haut-Mbomou, ainsi qu’une escalade du conflit entre le groupe armé de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) et le groupe d’autodéfense Azande.
L’ONU souligne qu’à l’issue de l’exposé de Rugwabiza, de nombreuses délégations ont salué les efforts du Gouvernement centrafricain qui contribuent à la mise en œuvre de l’Accord de paix.
Pour sa part, la Ministre des affaires étrangères, de la Francophonie et des Centrafricains de l’étranger, Sylvie Baipo Temon a mentionné plusieurs progrès réalisés, tels que le redéploiement effectif des forces de défense et une nouvelle donne stratégique qui a permis de garantir la paix, la sécurité, la cohésion sociale et le vivre-ensemble sur l’ensemble du territoire centrafricain.
Par ailleurs, la Représentante spéciale de l’ONU a déploré les campagnes de désinformation visant la MINUSCA, lesquelles font peser, selon elle, un risque sur la sécurité des Casques bleus tout en obérant la capacité de la Mission à exécuter ses tâches. Elle a invité le Gouvernement centrafricain d’agir afin que les personnes, y compris des fonctionnaires, qui sont derrière cette campagne rendent des comptes.
La cheffe de la diplomatie centrafricaine n’a pas mâché ses mots en qualifiant la MINUSCA d’«opération de maintien dans la dépendance» de la République centrafricaine, en plus elle n’a pas obtenu le résultat escompté. Sylvie Baipo Temon a défendu le fait que la RCA voudrait enfin se réapproprier pleinement sa souveraineté, à l’instar d’autres pays membres de l’ONU.