L’ONG Amnesty International a réagi à la décision de la Chambre de première instance X de la Cour Pénale Internationale (CPI) de condamner le malien Al Hassan Ag Abdoul Aziz pour certains des crimes de guerre et crimes contre l’humanité qu’il aurait commis à Tombouctou, au Mali, estimant qu’elle apporte « une certaine justice aux victimes».
« Ce jugement répond aux attentes de nombreuses victimes de la prise de contrôle de Tombouctou par Ansar Dine, qui, selon la Chambre, a été suivie de tortures et d’autres traitements cruels, notamment de flagellations publiques », a déclaré Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, appelant à une enquête à grande échelle, de toute urgence, sur les violations commises par toutes les parties au conflit au Mali, depuis 2012.
Samira Daoud a, cependant, souligné que « d’innombrables filles et femmes qui ont subi le tourment du viol, de l’esclavage sexuel et d’autres violences sexuelles liées au conflit aux mains de la Police islamique éprouveront une grande déception » puisque la Chambre a confirmé que ces crimes avaient eu lieu, mais pas qu’Al Hassan uniquement en portait la responsabilité pénale.
« Nous exhortons le Procureur de la CPI à poursuivre ses efforts pour rendre justice aux innombrables victimes et survivants de la domination d’Ansar Dine dans le nord du Mali et du conflit en cours dans tout le pays», a-t-elle conclu.
Pour rappel, Al Hassan a été reconnu coupable d’une partie des charges portées à son encontre concernant des crimes commis entre avril 2012 et janvier 2013, à Tombouctou (nord) qui était à l’époque sous le contrôle des groupes armés d’Ansar Dine et d’AQMI.
Le Procureur de la CPI s’est félicité de cette condamnation qui marque, selon lui, « une étape significative qui nous rapproche de notre objectif visant à amener les principaux responsables des atrocités commises contre la population civile à Tombouctou et dans la région à rendre des comptes».