Paris dément les nouvelles accusations terroristes du président malien Ibrahim Traoré contre la France

Le Chef de l’Etat du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré a formellement et publiquement accusé la Côte d’Ivoire, le Bénin et la France de soutenir des « bases terroristes » ciblant son pays, des accusations que Paris a immédiatement démenties.

Le capitaine Ibrahim Traoré a formulé ces nouvelles accusations contre la France en s’exprimant lors d’une rencontre tenue ce jeudi 11 juillet à Ouagadougou, avec les «forces vives de la Nation» burkinabè et retransmise sur la télévision publique (RTB).

«Nous n’avons rien contre le peuple ivoirien. Mais nous avons quelque chose contre ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire. Nous le disons et nous le répétons encore. Il y a bel et bien à Abidjan, un Centre d’opérations pour déstabiliser notre pays», a lancé Ibrahim Traoré devant des milliers de ses compatriotes venus des 13 régions du Faso.

Outre la Côte d’Ivoire, le dirigeant burkinabè a également accusé le Bénin ce 11 juillet, affirmant que «personne ne viendra nous dire qu’au Bénin, il n’y a pas de bases françaises dirigées contre nous. Nous avons les preuves sous la main. Deux bases importantes. Nul ne peut le contester. Et je les mets au défi. Nous n’avons rien contre le peuple béninois. Là, nous avons un problème avec la politique des dirigeants béninois. Et nous le disons haut et fort encore», a-t-il vertement martelé, avant de livrer des menus détails pour étayer ces accusations étatiques.

«Des pistes ont été réaménagées à plus de 3.000 mètres de long. Des avions atterrissent, des gens équipent et forment des terroristes là-bas. Nous avons des enregistrements audio, d’agents français au Bénin là-bas, qui se jouent des Centres des opérations des terroristes. Ils montent les opérations avec eux, ils les aident à se soigner, ils font tout ce qu’il y a là-bas. Nous avons tous les détails sur eux», a avancé le jeune leader ouest-africain.

Ces derniers mois, les autorités béninoises et françaises ont apporté des démentis formels à des accusations similaires formulées par les autorités nigériennes. En mai 2024, Paris avait en effet démenti les accusations des autorités du Niger, en l’occurrence le Premier ministre, Maman Ali Zeine.

Réagissant jeudi aux accusations de Traoré, l’état-major des Armées françaises a démenti une fois de plus «l’existence de bases militaires françaises au Benin», dans une réaction relayée par l’agence de presse turque «Anadolu».

«Les seuls militaires permanents de la France au Bénin sont l’Attaché de défense et les coopérants qui sont détachés auprès du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères», a réagi l’état-major des armées tricolores.

Les premiers responsables de la coopération militaire française en Afrique expliquent par ailleurs «qu’il existe ponctuellement des DIO (Détachements d’instruction opérationnelle) temporaires et de courte durée qui peuvent y être déployés composés de militaires issus des Éléments français au Sénégal ou des Éléments français en Côte d’Ivoire pour appuyer, à leur demande, les Forces armées béninoises par des actions de formation et d’entraînement».

L’Etat-major français a enfin admis que «nous comptons actuellement 5 implantations françaises en Afrique: au Tchad, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon, à Djibouti».