Aux commandes du Nigeria depuis mai 2023, le Président Bola A. Tinubu a décidé ce 18 juillet 2024 de doubler le salaire minimum mensuel dans le public, quelques semaines après de vastes débrayages à l’échelle fédérale contre la forte hausse du coût de la vie dans le pays le plus peuplé du continent africain (plus de 220 millions d’habitants).
«Le Président Bola Tinubu a approuvé un salaire minimum de 70.000 nairas pour les travailleurs nigérians en promettant de réviser la loi nationale sur le salaire minimum tous les trois ans», a informé le conseiller média du Président nigérian, Bayo Onanuga. Le salaire minimum public était jusque-là de 30.000 nairas (17 euros). Un chiffre décrié depuis des années par les leaders syndicalistes dans la première économie africaine.
«Le Président Tinubu a également promis d’aider le secteur privé et les Collectivités territoriales à payer le salaire minimum», a encore assuré B. Onanuga. La mesure présidentielle décidée ce 18 juillet concerne les employés fédéraux, fonctionnaires, personnels des aéroports et surtout enseignants du public. Elle découle d’une série de réunions entre B. Tinubu et des dirigeants syndicaux à Abuja (capitale fédérale).
Cette revalorisation du salaire minimum mensuel public est largement inférieure aux exigences brandies par les syndicats ces derniers mois. Ils réclamaient de porter ce salaire à 250.000 nairas (141 euros). Une donne qui transparaît dans la réaction du leader syndicaliste Joe Ajaero (NLC- Congrès du travail du Nigeria-, principal syndicat nigérian). Il a accueilli la mesure du 18 juillet 2024 «avec des sentiments mitigés, au vu de la situation économique du Nigeria depuis mai 2023. Nous devons avancer malgré la situation, et la négociation ne peut pas trop durer», a-t-il concédé, en attendant des jours meilleurs.
Dès son arrivée au pouvoir en mai 2023, l’ex Gouverneur de Lagos et richissime homme d’affaires Bola A. Tinubu a mis fin à la subvention sur les produits pétroliers et au contrôle des changes. Une donne qui a entraîné un triplement des prix de l’essence et une hausse exponentielle du coût de la vie au Nigeria (4è Etat le plus vaste d’Afrique de l’ouest), le naira ayant drastiquement chuté par rapport au dollar.