Moins d’une semaine après l’élection contestée de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat présidentiel, le nouveau gouvernement burundais a prêté serment mardi, malgré le climat tendu qui règne dans le pays.
Après l’annone de des membres composant le nouveau gouvernement burundais, qui a été diffusée sur les ondes de la radio nationale RTNB, les vingt nouveaux ministres de Pierre Nkurunziza ont, un à un, prêté serment mardi au palais des congrès de Kigobe, à Bujumbura.
S’inscrivant comme une des étapes les plus décisives dans l’établissement du nouveau régime présidentiel imposé par Pierre Nkurunziza, l’élection de ce nouveau gouvernement ne s’est pas pour autant faite facilement. Le président burundais a en effet eu recours à plusieurs stratagèmes pour constituer un gouvernement politiquement viable.
Il a ainsi capté au sein de sa formation ministérielle son ancien opposant Agathon Rwasa, dont cinq partisans sont venus compléter le nouveau cabinet. Le président nouvellement réélu, avait au départ annoncé un gouvernement d’Union Nationale, mais en l’absence du ralliement de l’aile dure de l’opposition, Pierre Nkurunziza s’est contenté d’un accord avec son ancien opposant Agathon Rwasa.
Acteur clé du système sécuritaire du président Pierre Nkurunziza, M. Rwasa est à juste titre considéré comme l’un des deux hommes les plus influents du régime.
De l’autre côté, le retour remarqué d’Alain-Guillaume Bunyoni au ministère de la Sécurité Publique, a également frappé les esprits. Secrétaire permanent au sein du Conseil de Sécurité National, le commissaire Bunyoni avait déjà occupé ce portefeuille entre 2007 et 2011.
Il était l’autre pilier du pouvoir centralisé de Bujumbura, aux côtés de l’ancien général Nshimiramana, assassiné le 2 août dernier dans la capitale burundaise. Un incident tragique qui rappelle à quel point ces dernières élections présidentielles ont été marquées par la violence et les assassinats dont ont été victimes de nombreux civils, mais également des militaires et des hommes politiques.