Le retour raté dans son pays de l’ex-président guinéen, Moussa Dadis Camara, avait pour principal bouc-émissaire le chef de l’Etat actuel, Alpha Condé, qui a démenti toute implication dans cette affaire.
Le président Condé a été accusé par des proches de Camara d’avoir manœuvré pour empêcher, avec la complicité des autorités ivoiriennes, l’atterrissage, le 26 août à Abidjan, de l’avion dans lequel se trouvait Dadis Camara, qui devait faire escale avant de rejoindre la Guinée.
S’exprimant lors d’une conférence de presse, jeudi, Alpha Condé a démenti toute implication, affirmant que «la Côte d’Ivoire est un Etat souverain. Le président y prend les décisions qu’il estime devoir prendre dans son pays. Moi, je prends les décisions que j’estime devoir prendre.» Ne voulant pas s’étendre sur cette question, il a déclaré que l’avocat de Camara qui menaçait de porter plainte était libre de le faire.
L’ex-chef de la junte militaire a finalement regagné le Burkina Faso, où il est exilé depuis 2010. Selon son parti, le Conseil National pour la Démocratie et le Développement, le retour de Camara avait pour objectif de faire face à la justice guinéenne qui l’avait inculpé, en juillet, pour complicité dans le massacre ayant fait plus de 157 morts dans un stade de Conakry, le 28 septembre 2009.
Selon les observateurs, Camara chercherait à être disculpé des charges qui pèsent contre lui afin de déposer sa candidature pour les prochaines élections présidentielles.
Concernant l’inculpation de Camara, Alpha Condé estime qu’il revient aux juges de prendre des décisions nécessaires. «Nous avons mis en place un pool de juges. Il y a plus de treize personnes qui sont inculpées. Y compris des gens qui sont à la présidence. Il revient aux juges de décider qui est coupable et qui n’est pas coupable. Inculpé ne veut pas dire coupable. Mais les gens inculpés, qu’ils soient présidents ou bien paysans, sont soumis aux mêmes choses», a-t-il déclaré.