Algérie-Présidentielle : Le mystérieux taux de participation de 48,3% avancé par l’ANIE, soulève déjà moult interrogations

Fort de l’appui et de la bénédiction des généraux de l’armée algérienne et à leur tête son chef d’état-major, le vieux général Saïd Chengriha, le président sortant, Abdelmadjid Tebboune a rempilé pour un second mandat en remportant par le score sans appel de 94,65 % des voix, l’élection présidentielle anticipée tenue le samedi 7 septembre en Algérie, selon les résultats provisoires proclamés dimanche, par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, précisant que sur un total de 5,630 millions de votes enregistrés, 5,320 millions ont voté pour Tebboune.

Agé de 78 ans, Abdelmadjid Tebboune qui est au palais d’El Mouradia depuis décembre 2019, n’a laissé derrière lui que des miettes à ses deux adversaires qui, vraisemblablement, n’ont joué qu’un simple rôle de figurants, puisque les résultats étaient planifiés d’avance. Pour preuves, les deux autres candidats qui étaient dans la course à la magistrature suprême n’ont pipé pas un seul mot durant leur campagne sur le bilan controversé de la présidence des cinq dernières années.

Samedi en fin d’après-midi à 17h, l’ANIE n’affichait sur son site officiel qu’un taux de participation de 16,46% avant de le supprimer 30 minutes plus tard, pour le remplacer par le taux de 26,45% et comme par magie le taux est monté en un laps de temps de trois heures, samedi soir à 20 heures à 48,3 %. Pour rappel lors de la présidentielle anticipée de décembre 2019, le taux de participation n’avait pas dépassé les 39%.

Les deux candidats qui étaient en lice en l’occurrence Abdelaali Hassani, (57 ans), président du principal parti islamiste, le Mouvement de la société pour la paix (MSP, inféodé au régime) et Youcef Aouchiche, (41 ans), qui est  depuis 2020, à la tête du Front des forces socialistes (FFS), parti d’opposition historique ancré en Kabylie, qui boycottait les élections depuis 1999, n’ont obtenu respectivement que 3,17% et 2,16% des voix.

Dans ce scrutin qualifié de mascarade électorale par certains observateurs avertis, un grand mystère entoure le véritable taux de participation au vote estimé par l’ANIE à 48,03% au niveau de l’Algérie et à 19,57% pour les Algériens établis à l’étranger.

A signaler par ailleurs,  que le Mouvement d’autodétermination de la Kabylie (MAK) qui avait appelé au «boycott total» du scrutin présidentiel en Kabylie, a annoncé que «le taux de participation, malgré les moyens colossaux mis à la disposition de la propagande officielle, n’a pas dépassé 0,8%» et son président, Ferhat Mehenni n’a pas manqué de saluer cette mobilisation, affirmant que «plus de 99% des électeurs «Kabyles ont boycotté le scrutin conformément au mot d’ordre du MAK».

De leur côté, les islamistes du MSP ont fait état, peu après l’annonce de la victoire écrasante du président sortant, Tebboune, de «pratiques administratives inacceptables de la part de l’Autorité nationale indépendante des élections  ayant émaillé ce scrutin». Ils ont même dénoncé «des pressions exercées sur certains chefs de bureaux de vote pour gonfler les résultats et le refus de présenter aux représentants des candidats des PV du dépouillements des résultats du vote».

Une chose est certaine c’est que les langues vont se délier dans les tous prochains jours à venir aussi bien en Algérie qu’à l’étranger , pour lever le voile sur les dessous de cette mascarade électorale qui ne tardera pas à révéler tous ses secrets.