Les autorités soudanaises ont rejeté, samedi, les recommandations d’un rapport du Conseil des droits de l’homme (CDH) des Nations unies qui préconisent un embargo sur les armes et le «déploiement sans délai» d’une force «indépendante et impartiale» au Soudan, afin de protéger les populations civiles.
La Mission internationale indépendante d’établissement des faits pour le Soudan met en exergue, dans son rapport basé sur 182 entretiens avec des survivants, des membres de leur famille et des témoins, une «série de violations effroyables» des droits humains commis aussi bien par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) que par les Forces armées soudanaises (SAF) ainsi que par leurs alliés respectifs.
Dans un communiqué, la diplomatie soudanaise, qui accuse les milices du FSR de cibler systématiquement les civils et les institutions civiles, a dénoncé la tentation de vouloir mettre en place un «mécanisme extérieur» au lieu de soutenir «le processus national».
Il revient au Conseil des droits de l’homme de «soutenir le processus national plutôt que de chercher à imposer un mécanisme extérieur différent», a insisté le ministère soudanais des Affaires étrangères.
La guerre qui a éclaté le 15 avril 2023 au Soudan, oppose les SAF dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan, au pouvoir après un putsch, et les RSF du général Mohammed Hamdan Daglo, dit «Hemetti», deux clans rivaux qui se disputent le pouvoir au détriment de la sécurité des populations civiles et de la stabilité du pays.
Plus de 19.000 millions de personnes ont été tuées depuis cette date, tandis que plus de 2,1 millions d’autres ont fui le pays. L’ONU tente de déployer tous les moyens nécessaires pour mettre fin au conflit et protéger les populations.
Mona Rishmawi, un des membres de la Mission, a déclaré que les conclusions du rapport «devraient servir de signal d’alarme à la communauté internationale pour qu’elle prenne des mesures décisives afin de soutenir les survivants, leurs familles et les communautés affectées, et d’amener les auteurs présumés à prendre leur responsabilité».