Guinée-Bissau/Présidentielle 2025: Umaro Sissoco Embalo décide de ne pas rempiler tout en indexant ses adversaires politiques

Contre toute attente, et en pleine crise politique avec son opposition mordante, le Président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, a annoncé ce 11 septembre 2024 qu’il renonce à briguer un nouveau mandat présidentiel.

Umaro Sissoco Embalo a partagé cette décision avec la presse de son pays au terme du Conseil des ministres de ce mercredi 11 septembre, alors qu’approche à grands pas la fin de son quinquennat. Aux dires du dirigeant bissau-guinéen, subtil tacticien politique, ce sont les conseils de son épouse (Dinisia Reis Embalo) qui ont pesé dans la décision de sa renonciation à un nouveau mandat.
«Il ne sert à rien de s’engager à nouveau dans un combat politique avec des homologues qui, de son point de vue, ne sont pas d’un niveau suffisant», a rapporté l’ex-officier devenu Président de la Guinée-Bissau.
«Je ne serai pas candidat en 2025 parce que je ne veux pas me rabaisser au même niveau que ceux qui m’insultent», a encore renforcé Umaro S. Embalo. Ce renoncement annoncé n’a pas empêché le jeune Président d’émettre de nouvelles critiques au vitriol à l’encontre de ceux qui devaient être ses challengers en 2025.
«Mais, je peux vous garantir que ce ne sera ni Domingos Simoes Pereira, ni Nuno Nabiam, ni Braima Camara qui me remplaceront. C’est une autre personne mieux que nous qui me remplacera. C’est ce que mérite la Guinée-Bissau», a insisté Umaro S. Embalo. Des propos qui devraient renforcer la rude bataille politique dans ce pays ouest-africain à l’approche de 2025, au moment où la justice locale enquête de nouveau sur une énième grave affaire de trafic de drogues.
Les enchères politiques sont de nouveau montées en Guinée-Bissau fin 2023, après «une tentative de putsch déjouée» selon le camp présidentiel, une annonce suivie de la dissolution du Parlement hostile au pouvoir Embalo (MADEM-G-15) et dominé par une opposition très vétilleuse. A bientôt 51 ans, Umaro S. Embalo a été élu fin décembre 2019. Il est surnommé «Général du peuple».