Les autorités sud-africaines ont annoncé le week-end dernier, qu’elles vont déposer en octobre prochain, un mémoire auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ) dans le cadre de leur procédure enclenchée devant cette Cour où une plainte a été déposée par Pretoria contre Israël pour «génocide dans la bande de Gaza par Israël».
«Nous sommes opiniâtres. Nous sommes déterminés à faire avancer notre dossier», a annoncé le président sud-africain Cyril Ramaphosa en fin de semaine dernière, précisant que Pretoria présentera en octobre 2024 à la CIJ à La Haye (Pays-Bas), «le mémoire de centaines et centaines de pages à l’appui de son dossier».
La démarche de Pretoria se veut objective, au point d’exiger aussi la libération des otages israéliens retenus par le Hamas. «Nous continuons de plaider que le génocide doit cesser, qu’il doit y avoir un cessez-le-feu, et pareillement qu’il doit y avoir un retour (…) des otages» enlevés le 7 octobre 2023 par le mouvement palestinien et conduits dans la bande de Gaza, a encore expliqué le Président Ramaphosa.
C’est en décembre 2023 que l’Afrique du Sud avait enclenché cette procédure sur la base de l’argument selon lequel, la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza, en réponse à l’attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre 2023 sur son territoire, viole la Convention des Nations Unies de 1948 sur le génocide. Cette Convention a été établie au lendemain de la Seconde guerre mondiale et de l’Holocauste. Tel-Aviv a critiqué au vitriol la démarche judiciaire sud-africaine, dénonçant «une tentative ignoble de refuser à Israël le droit fondamental de se défendre».
D’un point de vue judiciaire, la décision de la CIJ sur la question de savoir si Israël commet ou non un génocide à Gaza peut prendre des années. Pour ce faire, l’Afrique du Sud a réclamé plusieurs fois à la CIJ «d’ordonner des mesures conservatoires à Israël» face à la situation humanitaire catastrophique dont est victime la population palestinienne dans la bande de Gaza. En mai 2024, la CIJ avait ainsi ordonné en vain, à Israël de stopper «immédiatement» son offensive sur la localité de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
La démarche de Pretoria a déjà reçu l’appui diplomatique massif de nombreux Etats comme la Colombie, la Libye, le Mexique, l’Espagne et la Turquie. Néanmoins, les ordonnances de la CIJ sont juridiquement contraignantes, mais cette Cour internationale ne dispose d’aucun moyen de les faire respecter par les Etats concernés.