L’ex-président gabonais, Ali Bongo Ondimba, dont le régime a été renversé fin août 2023 par l’armée, a annoncé, mercredi 18 septembre, à ses compatriotes, sa décision de renoncer définitivement à la vie politique, tout en appelant à la libération de sa famille encore retenue au Gabon.
«Je respecte et je comprends la volonté des citoyennes et des citoyens de souhaiter, pour construire l’avenir, de nouveaux responsables politiques et je tiens à réaffirmer mon retrait de la vie politique et le renoncement définitif à toute ambition nationale », a-t-il écrit dans une lettre ouverte adressée au peuple gabonais.
Bongo qui a passé 14 ans à la tête de son pays a assuré qu’il ne constituera aucunement un «risque de menace» et a appelé plutôt à la réconciliation nationale. «Je ne souhaiterais jamais constituer, pour le Gabon, un risque de menace, de trouble et de déstabilisation dans ce moment de reconstruction», a-t-il déclaré.
Il a plaidé pour « l’arrêt des violences et des tortures intentées » contre son épouse Sylvia et son fils Noureddin et demandé « leur libération, car depuis trop longtemps désormais emprisonnés pour des faits dont ils n’ont pas été reconnus coupables ».
L’ancien chef d’Etat a regretté que, « malgré les réalisations effectuées sous ses mandats, trop de Gabonais souffrent encore ». Il a, enfin, invité les nouveaux dirigeants et ses concitoyens « à renoncer à la vengeance » et à écrire une « prochaine Histoire » du pays « avec harmonie et humanité».
Au lendemain de la publication de sa lettre, ses avocats ont dénoncé, jeudi lors d’un point de presse, toute «violation des droits humains» à son égard et vis-à-vis de sa famille.
« Depuis que nos clients Sylvia et Nourddin Bongo ont été arrêtés et placés en détention préventive, ils n’ont jamais pu communiquer avec leurs avocats. Aussi, leur droit à la santé a été violé et enfin, depuis plus d’un an, nos clients n’ont jamais été examinés par un médecin», a déploré Me Gisèle Eyue Bekale.
Après d’autres dénonciations, cet avocat a appelé à la générosité du président Brice Clotaire Oligui Nguema, envers la famille d’Ali Bongo pour qu’elle recouvre sa liberté.