La Directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay, a annoncé lundi à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations Unies, la mise en place d’un réseau de jumelage des lieux de mémoire et des musées de l’esclavage d’Afrique, des Amériques et d’Europe.
Cette plateforme est appelée à soutenir le partage des connaissances et le dialogue interculturel, indique l’agence onusienne dans un communiqué.
«Nous devons mieux reconnaître, considérer et nous souvenir des millions d’Africains, d’hommes, de femmes et d’enfants capturés, déportés vers les Amériques puis exploités pour approvisionner l’Europe en sucre, en café, en indigo et en coton», a déclaré Azoulay
Cette initiative coïncide avec la célébration, cette année, des trente ans du programme de l’UNESCO baptisé « Routes des personnes mises en esclavage », créé en 1994 à l’initiative du Bénin et d’Haïti.
La patronne de l’agence onusienne, Azoulay dit vouloir donner une nouvelle impulsion au nécessaire travail de mémoire et de transmission de «l’un des plus grands crimes de l’histoire de l’humanité, qui marque encore des communautés entières».
L’UNESCO qui regroupe 194 Etats membres, va constituer ce réseau de jumelage des lieux et des musées de mémoire de l’esclavage avec le soutien du Brésil, de la Colombie, du Congo, de la France, de la Jamaïque et des Pays-Bas.
Cette plateforme est appelée à créer des opportunités d’interactions et de coopérations d’une rive à l’autre de l’Atlantique, pouvant prendre la forme de festivals et d’événements, d’échanges scolaires et de visites virtuelles, ou encore de partage de bonnes pratiques entre professionnels.
En fédérant ces lieux historiquement liés, l’UNESCO compte renforcer leur visibilité auprès du grand public et promouvoir une meilleure compréhension mondiale de l’histoire de l’esclavage, en particulier auprès des jeunes générations, explique le communiqué.
Dans ce cadre, Azoulay a appelé les Etats membres «à accorder une plus grande importance à l’histoire de l’esclavage dans les manuels et les programmes scolaires».
Mue par la volonté de continuer à faire progresser les connaissances sur les faits historiques et leur impact sur les sociétés contemporaines, l’UNESCO annonce par ailleurs, son projet de mettre sur pied, une alliance de chaires universitaires qui mettra en relation des chercheurs des trois continents.