Plusieurs leaders africains ont étalé leur grande préoccupation au sujet de l’évolution de la situation sécuritaire au Sahel à la tribune des Nations Unies, dans le cadre de la 79è Assemblée générale de l’ONU à New-York.
Ce mercredi 25 septembre, les leaders du Liberia, du Tchad et du Sénégal n’ont pas porté de gants diplomatiques pour faire état de la gravité de la situation sécuritaire dans la bande du Sahel.
Dans sa première intervention à l’ONU sous sa casquette de nouveau Chef de l’Etat du Liberia, Joseph Nyumah Boakai s’est déclaré «opposé à toute désintégration de la CEDEAO, et s’est aussi dit préoccupé par le fait qu’au Sahel, des acteurs divers y font des guerres par procuration». Le Président libérien a sollicité pour ce faire «le soutien de l’ONU et de la communauté internationale face à cette donne».
Sur un ton plus offensif, le Premier ministre tchadien, Allah-Maye Halina, au nom du Président du Tchad, a ouvertement interpelé l’assistance sur «les origines et l’alimentation des ressources des GAT (Groupes armés terroristes) dans le Sahel».
Leurs origines «restent obscures (…) Un engagement ferme des Nations Unies est important pour gagner la lutte face à ce défi », a souligné le dirigeant tchadien rappelant que «le Tchad accueille plus de 2 millions de réfugiés, s’ajoutant aux milliers de réfugiés provenant de pays voisins, ce qui aggrave sa situation humanitaire ».
«Le Tchad est vivement préoccupé par la poursuite des affrontements armés au Soudan, une guerre fratricide qui ne saurait trouver des solutions par les armes, mais par un dialogue inter-Soudanais », a par ailleurs, déploré le Premier ministre tchadien, ajoutant qu’«en Libye, toutes les parties doivent faire preuve de dépassement pour sortir de l’impasse dans laquelle elles se trouvent» en élargissant le spectre sécuritaire hors du Sahel.
Devant cette donne préoccupante, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye a déclaré pour sa part lors de son premier passage à la tribune des Nations Unies, qu’«on ne peut plus fermer les yeux sur le Sahel où des groupes terroristes agissent en toute impunité », ajoutant que «cette zone ne doit pas non plus devenir une terre d’affrontements de puissances occidentales », avant de relever que «le Conseil de sécurité onusien agit souvent avec peu de fermeté et de promptitude sur ce dossier».
La dénonciation de la poursuite de la guerre au Soudan au mépris des énormes pertes en vies humaines est revenue à plusieurs reprises dans les discours de plusieurs leaders du monde à l’occasion de la 79ème session de l’Assemblée Général de l’ONU qui se tient du 20 au 30 septembre à New York.