L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé, mercredi dans un communiqué, qu’au moins 45 personnes sont mortes tragiquement et 134 sont toujours portées disparues après avoir été forcées par des passeurs à quitter leur embarcation en pleine mer, au large de la côte d’Obock, près de Godoria, à Djibouti.
L’incident concernait deux bateaux, le premier transportait 100 migrants et le second 210, tous retournant à Djibouti en provenance du Yémen, selon les témoignages des survivants recueillis par l’agence onusienne.
Les migrants auraient été forcés par les passeurs yéménites qui conduisaient les bateaux à débarquer en pleine mer et à nager jusqu’aux côtes. Du premier bateau, une femme serait noyée, mais son bébé de 4 mois aurait survécu, ainsi que les 98 autres personnes.
Alors que 32 personnes ont été déjà secourues, les garde-côtes djiboutiens poursuivent leurs opérations de recherche et de sauvetage afin de localiser les migrants disparus.
Selon l’OIM, avec cet incident, 2024 marque l’année la plus meurtrière en matière de traversées maritimes de migrants entre l’Est-Corne de l’Afrique et le Yémen. L’incident est le deuxième plus meurtrier sur la Route de l’Est, après celui qui a couté la vie de 196 personnes en juin 2024, ce qui marque une tendance inquiétante cette année.
L’agence onusienne, en coordination avec le gouvernement de Djibouti, fournit une aide humanitaire et intervient pour protéger les victimes en assurant une assistance médicale, des services de santé mentale et un soutien psychosocial, et en fournissant des abris sûrs pour les survivants.
Avant cet incident, l’OIM dit avoir enregistré 124 décès en 2024 au large des côtes de Djibouti. De nombreux migrants emprunteraient cette route pour quitter leur pays d’origine et y revenir, en particulier des Éthiopiens et des Somaliens, qui espèrent trouver de meilleures opportunités dans les pays du Golfe.
Des milliers de personnes restent bloquées le long de cette route dans des conditions extrêmement difficiles et sont confrontées à diverses formes de violence, d’exploitation et d’abus, déplore l’agence, ajoutant que ces constats soulignent le besoin urgent de mesures solides pour protéger les migrants et prévenir de futures pertes de vies humaines le long de cet itinéraire.