Guinée-Bissau: La tension monte entre le Pouvoir et l’opposition suite au report des législatives prévues le 24 novembre

Le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo a officialisé le lundi 4 novembre, le report des législatives anticipées initialement programmées pour le 24 novembre prochain une décision qui pourrait courroucer un peu plus l’opposition.

Ce report est en réalité la confirmation d’une information qui circulait déjà  depuis le 02 novembre 2024, suite à une annonce du Président bissau-guinéen.

Le Parlement sortant avait été dissout fin 2023 par le Président Embalo. Cet hémicycle était dominé à travers une majorité absolue, par une coalition de l’opposition constituée autour de l’historique PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert), lequel parti est un vieil adversaire du Président Embalo. Mais, depuis les législatives (anticipées) de juin 2023, cette coalition a entretenu une cohabitation tendue avec la formation présidentielle.

Cette dissolution de Parlement était intervenue trois jours après des affrontements armés fin 2023 qui avaient été présentés par l’entourage présidentiel, comme une «énième tentative de coup d’Etat» dans ce pays instable d’Afrique occidentale.

Le ministre de l’Administration territoriale, Aristides Ocante da Silva avait justifié ce report par le fait que «le temps est trop court pour résoudre des difficultés logistiques et financières» d’avant-élection. Pour acter légalement ce report, Umaro Embalo a annulé le décret de juillet 2024 qui fixait les législatives au 24 novembre 2024.

Selon le Gouvernement bissau-guinéen, «les conditions ne sont pas réunies pour la tenue des élections à la date initialement fixée», a aussi explicité le décret d’annulation. La Présidence projette une nouvelle date via un nouveau décret qui sera pris autour de la convocation du peuple pour ce scrutin parlementaire anticipé.

Au pouvoir depuis décembre 2019, le Président Embalo achève normalement cette année son quinquennat. La fin de ce mandat fait l’objet de diverses interprétations, d’autant plus que le concerné entretient un flou artistique autour de son intention de se représenter, en dépit de ses annonces officielles sur une non-candidature.