Amnesty International appelle à l’arrêt de la fourniture des armes et munitions aux parties au conflit au Soudan

L’ONG Amnesty International a révélé, jeudi, à l’issue d’une nouvelle enquête sur le Soudan, qu’une technologie militaire de fabrication française installée sur des véhicules blindés de transport de troupes fabriqués par les Émirats arabes unis (EAU) est utilisée sur le champ de bataille soudanais, ce qui constituerait une éventuelle violation de l’embargo de l’ONU sur les armes à destination du Darfour.

Rappelant son rapport publié en juillet dernier, qui évoque le repérage des véhicules blindés de transport de troupes (VBTT) fabriqués par les Émirats arabes unis (EAU), dans plusieurs régions du Soudan, Amnesty informe que de récentes recherches montrent que ces VBTT utilisés par les Forces d’appui rapide (FAR) sont équipés de systèmes de défense réactifs sophistiqués conçus et fabriqués par des entreprises françaises.

«Nos recherches montrent que des systèmes d’armement conçus et fabriqués en France sont utilisés sur le champ de bataille au Soudan », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, invitant le gouvernement français à veiller à ce que les entreprises françaises concernées cessent immédiatement de fournir ce système aux EAU.

« Amnesty International a déjà montré que l’afflux constant d’armes au Soudan provoque d’immenses souffrances humaines », a noté aussi la SG qui a appelé tous les pays à mettre immédiatement fin « à la fourniture directe ou indirecte de toutes armes et munitions aux parties au conflit au Soudan ».

Les pays « doivent respecter et appliquer l’embargo sur les armes à destination du Darfour décidé par le Conseil de sécurité des Nations unies afin que d’autres civils ne perdent pas la vie », a-t-elle insisté.

L’Union européenne (UE) impose un embargo sur les armes pour tout le Soudan depuis 1994 ; lequel embargo interdit la vente, la fourniture, le transfert et l’exportation vers le Soudan d’armes et de matériel connexe de tout type, y compris les armes et munitions, les véhicules et équipements militaires, les équipements paramilitaires et les pièces détachées, rappelle par ailleurs l’ONG de défense des droits de l’Homme.

Pour Amnesty International, le Conseil de sécurité des Nations unies devrait étendre son embargo aux armes circulant au Darfour, au reste du Soudan, et renforcer ses mécanismes de mise en œuvre, de suivi et de vérification.