Des fermiers blancs expropriés et expulsés du Zimbabwe, viennent d’être indemnisés par un tribunal sud-africain, grâce notamment à la vente d’une villa appartenant au gouvernement zimbabwéen.
Seulement, il est fort probable que les 77 fermiers concernés ne perçoivent pas concrètement d’argent dans la mesure où les recettes de la vente couvrent juste leurs frais d’avocat.
Cette affaire remonte aux années 2000, lorsque l’actuel président du Zimbabwe, Robert Mugabe, avait procédé à la réforme agraire dans son pays. La réforme appliquée dans la violence avait conduit à l’expropriation et à l’expulsion d’environ 4.000 fermiers blancs.
Les fermiers avaient porté l’affaire devant le tribunal de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) qui leur a donné raison, considérant que ces expulsions, concernant précisément 80 fermiers environ, étaient illégales et racistes. Le tribunal avait obligé, en 2008, le gouvernement de Harare d’endommager les concernés, mais celui-ci avait ignoré cette sentence.
La justice sud-africaine s’était saisie par la suite de l’affaire, et, depuis, elle ne ménage aucun effort pour obtenir réparation en faveur des expulsés. Elle a donc ordonné la vente d’une propriété du gouvernement de Harare. Il s’agit d’une villa de haut standing bâtie au Cap (sud-ouest de l’Afrique du Sud), destinée à des fins commerciales, et qui a été vendue aux enchères à environ 282.000 dollars.
Selon l’avocat des fermiers, ses clients ne toucheront probablement pas cet argent, à cause des frais juridiques à payer. Il considère donc cette victoire obtenue par les fermiers comme «symbolique», mais promet de continuer la bataille en visant d’autres propriétés commerciales appartenant à l’Etat zimbabwéen.
Afri Forum, qui représente les droits des Blancs en Afrique du Sud et qui soutient les fermiers blancs expulsés du Zimbabwe, avait déjà visé, dans ce cadre, trois des propriétés zimbabwéennes, mais qui n’avaient pu être vendues car protégées par l’immunité diplomatique.
Comme si la dégradation de l’économie zimbabwéenne causée par la réforme agraire ne suffisait pas, en mars dernier, Robert Mugabe a encore menacé, à l’occasion de la célébration de son 91ème anniversaire, de s’en prendre aux réserves animalières tenues par les Blancs. Une annonce qui avait provoqué un véritable malaise parmi les Blancs concernés.