Comme à l’accoutumée, les grandes crises au Burkina Faso trouvent souvent leurs solutions au palais du Mogho Naba. C’est auprès de ce roi des Mossis et autorité morale au Burkina Faso que le RSP et l’armée ont signé un accord d’apaisement dans la nuit de mardi à mercredi.
Pour éviter un affrontement entre les deux forces, qui serait lourd de conséquences, le RSP, représenté par son chef de corps par intérim, le commandant Abdoulaziz Korogho, a consenti de retourner dans sa caserne, en abandonnant tous les postes de garde qui étaient sous son contrôle dans la capitale. L’accord garantie aussi la sécurité du personnel et des familles du RSP.
De leur côté, les quatre officiers délégués par l’état-major de l’armée, ont accepté de reculer de 50 km autour de Ouagadougou. Les loyalistes qui s’étaient dirigés vers la capitale avec le principal objectif de désarmer le RSP, par la force, n’ont pu obtenir gain de cause dans ce sens. Il a été tout simplement demandé au RSP de faire le point sur son matériel militaire, dans un délai de 72 heures minimum.
Concernant la poursuite de la transition dans le pays, le président Michel Kafando vient d’être «remis en selle» ce matin, conformément à ce qu’a annoncé hier le chef des putschistes, le général Gilbert Diendéré, bras droit de l’ancien chef de l’Etat déchu, Blaise Compaoré.
C’est la délégation des chefs d’Etat de la CEDEAO, qui était attendue ce mercredi à Ouagadougou pour une deuxième mission de médiation, qui devrait rétablir Kafando dans ses fonctions de président de la transition.
D’après certains observateurs, le sommet extraordinaire de la CEDEAO, tenu hier à Abuja, n’a rien apporté de nouveau. En tous cas, plusieurs questions sont encore en suspens, notamment l’amnistie des putschistes ou encore les candidatures des partisans de Compaoré aux élections.
La répression des manifestations contre le coup d’Etat à Ouagadougou a fait au moins dix morts.