Les autorités militaires au pouvoir au Niger ont sollicité, dimanche, à travers un communiqué, le remplacement de l’actuel Ambassadeur de l’Union Européenne (UE) à Niamey, Salvador Pinto Da França, avec qui la collaboration ne serait plus possible, et ce dans la suite d’un conflit relatif à une aide « non sollicitée » apportée par l’UE suite aux inondations connues par le Niger.
Le Gouvernement nigérien «n’a jamais lancé un appel à l’aide internationale humanitaire suite aux inondations» et «avait décidé en toute souveraineté de prendre en charge sur fonds propres, les dégâts causés par les inondations », indique le document.
«L’annonce de cette aide non sollicitée est apparue sur les réseaux sociaux deux semaines avant que les autorités nigériennes ne soient officiellement informées. Ce qui est contraire aux usages diplomatiques», souligne Niamey, ajoutant que «même au cas où cette aide est sollicitée elle devait se faire à travers ledit Ministère ».
Alors que «l’aide a été acheminée dans les régions par le biais des ONG, choisies par la Délégation de l’Union européenne à Niamey dans une opacité totale », une « attitude de mépris à l’endroit des Autorités Nigériennes », la diplomatie nigérienne a déclaré avoir convoqué en octobre Da França pour lui signifier « de mettre fin aux opérations en cours ».
Une mise en garde qui n’aurait pas été suivie puisque « le Gouvernement a fait, deux mois plus tard, le constat amer de la poursuite de l’exécution des opérations non autorisées », selon le ministère.
« Au regard de cet entêtement qui dénote un manque notoire de respect envers les autorités nigériennes, le Gouvernement est parvenu à la conclusion que la collaboration avec (…) Salvador Pinto Da França n’est plus possible et a par conséquent demandé officiellement son rappel et remplacement dans les plus brefs délais », poursuit le communiqué.
Si, dans une note, datée du 23 novembre, l’UE a exprimé son désaccord avec la réaction du Niger relativement à la gestion de l’aide humanitaire aux victimes des inondations, et décidé de rappeler son ambassadeur pour consultations, Niamey précise que « le rappel de l’Ambassadeur en cause est une initiative du Gouvernement Nigérien et non celle de l’Union Européenne ».