Les quelques 1,5 million d’électeurs namibiens se sont rendus dans les bureaux de vote ce jeudi 27 novembre dans le cadre des élections générales (présidentielle et législatives) au point de forcer la main à la Commission électorale pour une prorogation de la durée du vote jusqu’à ce 28 novembre.
Selon plusieurs témoignages recoupés sur place, les opérations de vote ont été prorogées face aux immenses files d’électeurs jusqu’au matin de ce jeudi 28 novembre, alors que la fermeture des bureaux de vote était initialement prévue la veille à 21HGMT.
Les mêmes témoignages soulignent que les tablettes servant à vérifier les identités au moyen des empreintes digitales, «ont aussi connu des pannes dans plusieurs bureaux».
Dans le bureau de vote de la Mairie de la capitale, Windhoek comme dans d’innombrables autres villes du pays, «les opérations de vote ont été suspendues un moment faute de bulletins» de vote, ont par ailleurs rapporté plusieurs témoins.
Face aux critiques de tous les partis -y compris ceux du SWAPO (au pouvoir)-, la Commission électorale a décidé «une prolongation du vote sans durée spécifiée», a expliqué son responsable pour la région de Windhoek, Rakondjerua Kavari.
Le Parti Patriotes indépendants (IPC), principale formation de l’opposition, a dénoncé ce mercredi, par la voix de sa Secrétaire générale, Christine Aochamus, la volonté de la Commission électorale «de tenter délibérément de dissuader les électeurs de voter». Le parti s’est exprimé.
Au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1990, le parti SWAPO brigue un nouveau quinquennat à la Présidence par l’entremise de sa candidate, l’ex vice-présidente, Netumbo Nandi-Ndaitwah qui a pour principal concurrent, Panduleni Itula (67 ans), ex-dentiste et avocat, aux commandes du Parti des patriotes indépendants depuis 2020.
En 2019, lors du précédent scrutin présidentiel, Panduleni Itula avait recueilli 29,4% des suffrages exprimés face au défunt président, Hage Geingob, décédé en février 2024. Si la septuagénaire Netumbo Nandi-Ndaitwah est élue, elle deviendra la première dame à occuper le poste de Chef d’Etat de ce vaste pays d’Afrique australe.
Le «chômage massif, les inégalités persistantes et le non-renouvellement des élites gouvernantes» ont meublé la campagne de l’opposition pour dénoncer la gouvernance du SWAPO.
L’Afrique australe connaît en cette année 2024 des velléités d’alternance dans plusieurs de ses Etats comme l’Afrique du Sud et le Mozambique. Au Bostwana, cette soif d’alternance a été matérialisée lors de la dernière présidentielle.