Pour la première visite d’Etat du président chinois Xi Jinping à la Maison Blanche, l’ambiance a été particulièrement lourde. Les présidents chinois et américain ont affiché sans détour leurs nombreux désaccords. Seule une entente sur le climat, et dans une moindre mesure une autre sur la cybercriminalité, ont apporté une éclaircie.
Lors de la conférence de presse commune, le ton était ferme et la tension palpable. Citant explicitement le dalaï lama, prix Nobel de la paix et chef spirituel tibétain en exil, qui est la bête noire de Pékin, le président américain a dénoncé en des termes particulièrement forts les atteintes aux libertés en Chine. Il a également exprimé ses inquiétudes concernant la situation en mer de Chine de Chine méridionale, en particulier les opérations de remblaiement et « la militarisation de zones disputées qui rend plus difficile un règlement pacifique des désaccords » alors que le président chinois réaffirmait le droit de pékin à maintenir sa « souveraineté territoriale » sur des îles « qui sont des territoires chinois depuis des temps immémoriaux ». Les seules avancées sur les sujets de divergence ont été l’évocation, même si elle a été avare de de détails, d’un accord pour qu’aucun des deux gouvernements ne mène ou ne soutienne « en connaissance de cause » le vol informatique de propriétés intellectuelles, notamment des secrets commerciaux.
Mais surtout, les deux pays, principaux émetteurs de gaz à effet de serre de la planète, semblent avoir beaucoup évolué sur la question du climat. Dans une déclaration commune diffusée par la Maison-Blanche, la Chine s’est engagée à mettre en place en 2017 un marché national de quotas de CO2 visant à donner un prix au carbone et ainsi encourager les réductions d’émissions de gaz à effet de serre dans le secteur industriel. La Chine prévoit également de mobiliser 3.1 milliards de dollars pour aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique.