Le président tchadien, Mahamat Idriis Itno Deby, est revenu, dimanche sur la décision de son pays de rompre son accord avec la France en matière de défense, expliquant que « cette décision n’a pas été prise de manière légère », mais « résulte d’une réflexion approfondie et d’une évaluation minutieuse ».
« Nous avons ainsi décidé de mettre un terme à cette coopération militaire pour réorienter notre partenariat avec la France sur des domaines qui auront plus d’impact positif sur le quotidien de nos populations respectives », a expliqué le chef d’Etat, lors d’un point de presse, après avoir noté que cet accord, signé « dans un contexte tout aussi diffèrent » est devenu « complètement obsolète » et ne correspond plus aux « attentes légitimes » du Tchad.
Mahamat a cité quelques facteurs sur lesquels s’appuie la démarche de N’Djamena de rompre la coopération, notamment l’absence de réciprocité (ne plus accepter aux autres ce qui n’est pas accepté par ces autres), la nécessité de réparation (choisir en toute indépendance les formes et les partenaires de la coopération internationale selon les priorités nationales), et le renforcement des capacités (bâtir une armée tchadienne plus autonome).
Pour lever toute ambiguïté, ce dirigeant a précisé que la décision tchadienne « ne constitue, en aucun cas, un rejet de la coopération internationale ni une remise en question des relations diplomatiques avec la France », tout en assurant que son pays reste ouvert à des échanges constructifs avec l’ensemble de ses partenaires, y compris la France.
Il a aussi relevé que « le Tchad n’est nullement dans une logique de remplacement d’une puissance par une autre, encore moins dans une approche de ‘changement de maître’ », avant d’ajouter que son « pays croit avec foi en sa capacité de défendre son intégrité et assurer la sécurité de ses citoyens et leurs biens ».
La décision prise par le Tchad « constitue donc un acte souverain, mûrement réfléchi, entièrement assumé, visant à renforcer notre indépendance nationale et répondre à un engagement fort pris devant le peuple tchadien », a-t-il conclu.
La France a dit avoir pris acte de la décision tchadienne et entend poursuivre le dialogue avec N’Djamena pour « la mise en œuvre de ces orientations ».