Le président guinéen, Alpha Condé a inauguré, ce lundi, le barrage de Kaleta, le plus grand du pays dont les travaux se sont échelonnés sur trois ans et ont été achevés cet été.
Cette infrastructure est présentée comme le plus grand ouvrage hydro-électrique en Guinée qui apportera une solution conséquente au déficit énergétique que connait le pays.
Pour le président Condé cet ouvrage constitue aussi un des moyens de lutte contre la fuite des enfants du pays, à la recherche d’une vie meilleure sous d’autres cieux.
«Sans électricité, l’Afrique ne peut pas se développer, avec l’électricité, nous allons nous industrialiser et nous n’allons plus voir nos enfants mourir dans les eaux de la Méditerranée parce qu’ils désespèrent de l’Afrique», a affirmé Alpha Condé lors de son discours inaugural du barrage, prononcé en présence de certains de ses homologues africains ayant effectué le déplacement.
Selon les indications livrées sur l’ouvrage, le barrage, situé dans la préfecture de Dubréka (nord de Conakry) est doté de trois réacteurs de 80 mégawats chacun et dispose d’un volume d’eau de 23 millions de m3 avec une capacité de 240 mégawatts. Son coût global s’est élevé à 526 millions de dollars (environ 468 millions d’euros), financé principalement par la banque chinoise China Eximbank, à hauteur de 75% du montant total. Les 25% ont été pris en charge par le gouvernement guinéen.
Avec ses nouvelles capacités en production d’énergie, le pays espère fortement améliorer sa desserte en courant électrique. Toutefois, la réalisation de ce projet devrait aussi profiter à quelques pays environnants, parmi lesquels la Guinée-Bissau, la Gambie et le Sénégal.
«L’enjeu de ce barrage est de transformer les potentialités énergétiques de la Guinée pour servir l’Afrique de l’Ouest», a déclaré le ministre guinéen de l’Energie, Cheick Taliby Sylla.
Selon quelques témoignages recueillis par la presse, les habitants de Conakry, la capitale, apprécient déjà des améliorations en matière d’approvisionnement en électricité. Le barrage a démarré sa production peu après l’achèvement des travaux.