La direction du spécialiste français de l’uranium « Orano », s’est de nouveau alarmée ce mercredi 04 décembre dans un communiqué, autour du sort de ses activités au Niger.
La direction d’Orano a notamment dénoncé le fait que les actuelles autorités nigériennes ont «pris le contrôle opérationnel» de la «Société des mines de l’Aïr» (Somaïr), sa filiale minière au Niger, dont le capital est actuellement détenu à raison de 63,4% par Orano et de 36,6% par l’Etat du Niger.
Toutefois, le pouvoir du Général Tiani a de nouvelles projections sur la gestion des principales mines du pays et ne cache pas son grand intérêt pour la Russie au détriment de la France, ancienne puissance coloniale du Niger, le plus étendu Etat d’Afrique de l’ouest, au nom de la souveraineté.
«Depuis plusieurs mois, Orano alerte sur les ingérences que le groupe subit dans la gouvernance de la Somaïr, dont il est actionnaire majoritaire et opérateur au Niger», a déploré la direction d’Orano. Dans les faits, depuis fin octobre 2024, la société française fait face à une situation «fortement dégradée, faute de pouvoir continuer à travailler» dans le secteur minier au Niger.
Ce mardi 3 décembre, à l’occasion d’un Conseil d’administration ordinaire de la Somaïr, l’Etat du Niger a confirmé son blocage des exportations de la filiale d’Orano, faisant monter à «1.150 tonnes», le total de concentré d’uranium issu des stocks de 2023 et 2024, qui sont en attente d’exportation. Soit «près de la moitié de la production moyenne annuelle du site» d’une valeur marchande estimée à «200 millions d’euros», selon le groupe Orano, dont le capital est détenu à 90% par l’Etat français.
En juin 2024, l’Etat du Niger avait déjà retiré à Orano le permis d’exploitation du méga-gisement d’Imouraren et ses réserves estimées à 200.000 tonnes. Devant cette donne commerciale scabreuse, la Direction d’Orano a exprimé ce 4 décembre, «ses plus vifs regrets face à l’évolution de la situation qui pèse lourdement sur les salariés et les communautés locales».
La multinationale «entend défendre ses droits auprès des instances compétentes et réaffirme sa conviction que seule une volonté partagée par l’ensemble des parties prenantes de rétablir un mode de fonctionnement stable et pérenne permettra de reprendre les activités sereinement» au Niger, l’un des principaux producteurs d’uranium en Afrique de l’ouest.