L’armée burkinabè loyaliste au gouvernement de transition a lancé mardi soir, un ultime assaut contre les soldats de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), et a réussi à les déloger en peu de temps de la caserne de Naaba Koom, où ils s’étaient retranchés.
Les auteurs du coup d’Etat avorté, qui semblaient résister au désarmement de leur régiment, ont finalement vidé les lieux sans opposer une grande résistance.
Le gouvernement de transition a publié après cette victoire, un communiqué dans lequel il complimente l’armée. «Les places ou camps occupés par l’ex-RSP, notamment le camp Naaba Koom, ont été libérés par nos vaillantes Forces de Défense et de Sécurité», précise le document. Mais le bilan de l’assaut n’est pas encore connu.
Le général Gilbert Diendéré, chef des putschistes qui avait quitté le camp avant l’assaut, a déclaré être «dans un endroit sûr» et attend que la situation se calme pour se mettre à la disposition de la justice.
Il a fallu pratiquement cinq jours, depuis la dissolution officielle du RSP par le conseil des ministres, pour obtenir le dépôt effectif des armes par cette élite, ou du moins par des soldats qui ont refusé d’obtempérer à l’appel de se rendre, lancé avant l’assaut, par Aziz Ouedraogo de l’Etat-major général des armées.
Ainsi, la page du coup d’Etat qui a secoué le pays depuis le 17 septembre semble tournée. Par son putsch raté, le RSP n’aura que légitimé et accéléré sa dissolution tant réclamée par la société civile.
Dans la foulée, le gouvernement de transition, réinstallé, a également procédé, en relation avec le putsch, à l’arrestation de Djibrill Bassolé, ministre des affaires étrangères, sous le règne de l’ex-président déchu, Blaise Compaoré, ainsi qu’au gel des avoirs de 14 personnalités (dont Diendéré) et partis politiques, toujours proches de Compaoré.
Selon les autorités burkinabè, le coup d’Etat, qui a fait dix morts et plus de cent blessés parmi les manifestants opposés au putsch, a coûté environ 50 milliards de FCFA (75 millions d’euros).
Dans son communiqué de mardi, le gouvernement de Transition a lancé «un appel au renforcement de la réconciliation et de l’unité nationale». L’Union africaine a, pour sa part, levé la suspension du Burkina Faso de l’organisation panafricaine.