Le gouvernement tchadien qui entend aller jusqu’au bout de sa décision de suspendre sa coopération avec la France en matière de défense, a mis en place une Commission qui aura la charge de mettre en œuvre la dénonciation de l’Accord de Coopération militaire de la Convention et de ses annexes entre le Tchad et la France.
Cette Commission a été installée, hier jeudi, par le Premier ministre Allah Maye Halina, au cours d’une cérémonie qui a enregistré la présence de plusieurs membres du gouvernement ainsi que des membres du cabinet du chef du gouvernement, selon un communiqué officiel.
La Commission est composée de vingt et un membres et sera présidée par Abderaman Koulamallah, ministre d’Etat en charge des affaires étrangères. Placée sous l’autorité directe du Premier ministre, elle a pour mission d’accomplir une tâche « hautement patriotique et républicaine », d’après Allah Maye Halina.
La mission de cette structure se décline en quatre points essentiels, d’après le communiqué, à savoir : notifier officiellement les autorités françaises par voie diplomatique ; élaborer un plan de travail prévoyant la cessation des obligations ; gérer les aspects juridiques, sécuritaires et logistiques liés à cette dénonciation, ainsi que coordonner le retrait des troupes française avec les autorités et partenaires français tout en préservant les acquis.
La décision de N’Djamena de rompre sa coopération militaire avec Paris, « mûrement réfléchie, répond à une nécessité impérative pour permettre au Tchad de construire une défense solide face aux défis actuels », a affirmé le Premier ministre qui a aussi relevé le fait que son pays « mérite une défense forte et capable de relever les enjeux auxquels il fait face ».
Le chef du gouvernement tchadien a exhorté la Commission à aborder sa mission « avec foi, détermination et patriotisme », soulignant que «l’heure est à l’action et non à la rhétorique» et que «le processus doit être mené à bien le plus rapidement possible ».