L’ONU vient de lancer un nouveau mécanisme de financement destiné à la lutte contre la sous-nutrition en Afrique subsaharienne.
Ce mécanisme, baptisé UNITLIFE, a vu le jour le 28 septembre dernier, en marge de la 70e Assemblée Générale des Nations Unies qui se tient à New York. Il sera géré par l’agence des Nations Unies pour les enfants (UNICEF).
Le nouveau programme repose sur l’engagement volontaire des Etats à mettre en œuvre une taxation financière sur leurs industries extractives (gaz, pétrole, minerais) dont une partie sera reversée à UNITLIFE. Précisément, à partir de 2017, 0,01$ de chaque baril de pétrole et 0,60$ de chaque gramme d’or servira à payer les suppléments. L’objectif du programme est de réunir environ 100 millions de dollars par an. Le fonds commun financera des projets relatifs à la lutte contre la malnutrition.
Le Congo-Brazzaville, la Guinée, le Mali et le Niger se sont déjà engagés dans cette voix. L’ONU attend que d’autres pays s’intéressent au projet. Philippe Douste-Blazy, directeur d’UNITLIFE a souhaité l’adhésion progressive d’autres pays comme les producteurs de pétrole que sont le Nigeria et l’Angola. Il a informé que la prochaine micro-taxe devrait concerner les transactions financières.
«Action contre la Faim» a salué cette initiative innovante et a exhorté aussi les pays à y participer massivement. «Alors que la sous-nutrition cause 45% des décès d’enfants de moins de 5 ans, il est scandaleux que moins d’1% de l’aide publique au développement soit allouée à la sous-nutrition. Ce mécanisme de financement innovant fait partie de ces initiatives qui aideront à redresser cette injustice», a déclaré son Directeur général, Mike Penrose.
L’ONG attire également l’attention sur le fait que «la gestion des fonds devra répondre à de stricts critères de transparence tant au niveau de l’origine des contributions que du choix des affectations».
D’après les données de l’ONU, la malnutrition aigüe tue près de 3,1 millions enfants chaque année. D’ici 2050, la faim et la malnutrition infantile pourraient avoir augmenté de 20% à cause des catastrophes dues au changement climatique.