L’accusation portée contre la première dame du Sénégal, Marième Faye Sall, vient de Serigne Assane Mbacké, marabout et un des petits fils de Serigne Touba, fondateur de la confrérie des Mourides au Sénégal.
Assane Mbacké avait déjà déposé, l’année passée, une plainte contre l’épouse du président Macky Sall, auprès de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Celle-ci ne s’étant pas manifesté depuis lors, Assane Mbacké est revenu sur cette affaire lors d’une conférence de presse, le 29 septembre passé. «Je demande au Procureur de donner suite à ma plainte en remettant une mise en demeure à l’épouse du Président», a-t-il insisté.
«Depuis que nous avons déposé cette plainte, le Procureur près de la CREI ne nous a pas convoqués pour nous entendre. Il n’a pas non plus remis une mise en demeure à l’épouse du chef de l’Etat», a déploré Assane Mbacké, tout en soulignant que «le délit est constitué depuis qu’elle a accepté ce don de 650 millions de FCFA des mains du milliardaire marocain, Monsieur Benjeloun».
Assane Mbacké pointe principalement du doigt le manque d’information sur les sources de financements de la «Fondation Servir le Sénégal» gérée par la Première dame. D’après ses déclarations, cette Fondation draine des centaines de millions de FCFA.
Le marabout reste convaincu que si Marième Sall échappe maintenant à la justice, celle-ci la rattrapera «à la fin du règne de Macky Sall».
Assane Mbacké était emprisonné pendant 6 mois et a bénéficié, le mois passé, d’une liberté provisoire assortie de plusieurs mesures, dont l’interdiction de s’exprimer dans la presse et de participer à toute manifestation politique. Son nom était cité dans une affaire d’incendie des maisons d’un député sénégalais.
Pourtant, sans être inquiété, il a organisé son point de presse au cours duquel il a d’ailleurs annoncé la formation de son parti politique et dressé un bilan amer du régime du président Sall qu’il menace de faire sauter.
«Macky Sall, en m’emprisonnant, s’est trompé de croire qu’il allait me réduire au silence (…). Bien au contraire, il m’a donné l’occasion, en six mois de vacances, de mûrir un projet de société pour le bouter hors du pouvoir», a fait savoir Mbacké.