Des cadres et militants du parti au pouvoir à Pretoria, le «Congrès National Africain» (ANC) ont rejoint la vague de manifestations en Afrique du sud, appelant le président Cyril Ramaphosa et ses lieutenants, fervents défenseurs des thèses séparatistes du Polisario, à la normalisation des relations de Pretoria avec le Maroc.
Mercredi dernier, de nombreux sud-africains, dont des partisans de l’ANC, s’étaient déjà rassemblés à l’appel du député Obed Bapela, devant le siège de l’ANC à Johannesburg, pour réclamer cette normalisation des relations, deux jours avant la visite du président Ramaphosa en Algérie.
Le député et vice-président du Comité des relations internationales de l’African Nation al Congress, Obed Bapela, rappelle-t-on, avait été sanctionné par la direction de son parti, à cause de sa réunion, le 7 octobre à Rabat, avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
Lors du sit-in à Johannesburg, les manifestants ont invité Cyril Ramaphosa à faire la «différence entre la question du Sahara et la question de la Palestine, puisque la Palestine elle-même soutient le Maroc et ne reconnaît pas les Sahraouis».
Dans un mémorandum à l’adresse des dirigeants du parti et du pays, les signataires invitent «l’ANC à reconnaître le soutien pionnier du Maroc à la lutte contre l’apartheid, comme l’a reconnu le Président Nelson Mandela dans ses discours, ses livres, ses revues et à travers plusieurs visites au Maroc».
En effet, le Maroc avait livré à l’ANC, un premier lot d’armes à feu en 1962, année au cours de laquelle l’Algérie, principal soutien du Polisario, avait accédé à son indépendance après avoir été colonisée par la France pendant plus de 130 ans.
Les signataires du mémorandum rappellent aussi que c’est grâce à cette aide marocaine, militaire et financière que le parti ANC fondé par Nelson Mandela, a pu former sa branche armée pour combattre l’Apartheid, ajoutant que le Maroc a également apporté un soutien politique à leur formation, en autorisant Mandela à ouvrir un bureau sur le sol marocain.
S’inscrivant en faux contre la ligne politique observée par le régime de Ramaphosa envers le Maroc, les signataires du document insistent sur la nécessité pour l’ANC et l’Afrique du Sud de renforcer leur engagement stratégique avec le Maroc afin de coordonner des politiques et des programmes bénéfiques pour les peuples africains, tout en contribuant à la réalisation des objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et des ambitions progressistes des deux nations marocaine et sud-africaine.
S’agissant du dossier du Sahara qui est le point d’achoppement dans les rapports tendus entre Rabat et le duo algéro-sud-africain, les sections de l’ANC relèvent que la majorité des pays africains soutiennent la souveraineté du Maroc et son Initiative d’autonomie pour ses provinces du Sud. Elles exhortent par conséquent, l’Afrique du Sud à plaider pour une résolution pacifique de ce différend et à s’abstenir de soutenir les parties prônant des actions militaires, allusion faite au régime vert-kaki algérien.
Ignorant totalement ces appels, le président Cyril Ramaphosa qui effectuait une visite d’Etat vendredi dernier en Algérie, n’a pas hésité à réaffirmer à nouveau, le soutien de son gouvernement et de son parti aux mercenaires séparatistes du «polisario».
Mais, il semble bien, selon plusieurs observateurs avertis, que l’étau se resserre de plus en plus, autour des dirigeants d’Alger et de Pretoria dont les marges de manœuvre ne cessent de se rétrécir au fur et à mesure que le Maroc gagne du terrain sur l’échiquier diplomatique international dans le dossier du Sahara.