Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi a signé, la semaine dernière, un décret ratifiant la loi n° 164/24 sur le droit d’asile qui « s’applique à toute personne ayant acquis le statut de réfugié avant son entrée en vigueur », a rapporté ce mardi 17 décembre la presse locale.
L’Egypte fait face à une montée croissante du nombre de réfugiés sur son territoire. Le premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly a déclaré, il y a quelques mois, que le pays héberge plus de 9 millions de réfugiés, lesquels lui coûtent 10 milliards de dollars par an.
Devant cette situation, les autorités du Caire ont mis en place un projet de loi pour réglementer le statut de réfugié en Egypte. Le mois dernier, la Chambre des représentants a approuvé le projet de loi sur l’asile des étrangers visant, d’après Le Caire, lequel texte vise à fournir un cadre juridique complet pour les réfugiés.
Si la ratification de cette loi par le chef de l’Etat peut être vue comme une avancée significative dans le cadre de l’encadrement des réfugiés, certaines organisations de défense des droits de l’homme ont déjà dénoncé ladite loi la jugeant non conforme aux obligations internationales de l’Egypte en la matière. C’est le cas d’Amnesty International qui avait invité, au début de ce mois, le dirigeant égyptien à ne pas ratifier le texte.
« Le président Abdel Fattah al Sissi ne doit pas ratifier la nouvelle loi sur l’asile approuvée par le Parlement qui, si elle est promulguée, portera atteinte aux droits des réfugiés en Egypte dans le contexte de la répression qui s’abat déjà sur les personnes en quête de protection et de sécurité dans le pays », avait déclaré l’ONG, dans un communiqué.
Alors que cette législation « faciliterait de nouvelles atteintes aux droits des personnes réfugiées et demandeuses d’asile », pour Amnesty, le président devait « renvoyer cette loi très lacunaire devant le Parlement afin que des consultations sérieuses soient menées avec la communauté des réfugiés, des organisations de défense des droits humains et d’autres acteurs clés, en vue de la modifier et de la rendre conforme aux obligations internationales de l’Égypte ».