Le président sénégalais Macky Sall, investi par la CEDEAO de la mission de médiation au Burkina Faso, suite au putsch perpétré par les éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), est balloté entre les compliments et les critiques quant au bilan de sa mission.
En réunion, le 2 octobre dernier, avec Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale sénégalaise, pour faire le point sur certains dossiers de l’Etat, le bilan dressé sur la résolution de la crise burkinabè était plutôt positif.
«Le résultat est là, le Burkina Faso n’a pas brûlé, il n’y a pas eu de massacre, il n’y a pas eu de génocide, la paix revient progressivement grâce à l’action du Président de la Cedeao, le Président Macky Sall, de son homologue le Président Yayi Boni, et des Chefs d’État de la Cedeao», a confié Moustapha Niasse à sa sortie d’audience avec le chef de l’Etat.
Même son de cloche du côté du parti «Alliance des forces de progrès» pour lequel le rôle joué par le président «honore et positionne» le Sénégal «sur l’échiquier diplomatique régional et international».
Pourtant au Burkina, les critiques à l’égard de Macky Sall ont éclaté dès la publication du «projet d’accord politique de sortie de crise». Ce texte a été qualifié de «honteux» par le «Balai Citoyen», et de «compromis indécent» par le président du Conseil national de la transition. Michel Kafando a regretté de ne pas avoir été consulté au préalable.
Les points qui ont fâché les responsables burkinabè ce sont particulièrement la réintégration des candidats proches de l’ex-président Blaise Compaoré dans le jeu électoral et l’amnistie des putschistes.
L’entourage de Macky Sall affirme que les réflexions ont été mené avec un comité de «sages» burkinabè constitué de Paul Ouédraogo, l’archevêque de Bobo-Dioulasso, de Jean-Baptiste Ouédraogo, l’ancien président, et de Pingrenoma Zagré, le chef d’état-major des armées. «Ce sont eux qui ont proposé tout cela, pas nous !», défendent les proches du président sénégalais.
Macky Sall n’était pas présent à la cérémonie de réinstallation de Kafando, le 23 septembre, pour des raisons de calendrier, selon son entourage.