L’AES accuse la France d’être derrière la décision de la CEDEAO de proroger de six mois le retrait définitif de ses Etats membres

La Confédération des Etats du Sahel (AES), qui regroupe le Mali, le Niger et le Burkina Faso, a dénoncé, hier dimanche, la décision prise par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), lors de sa session du dimanche 22 décembre, d’accorder encore six mois de réflexion aux trois Etats de l’AES avant de quitter définitivement les rangs de l’organisation ouest-africaine ; pointant par la même occasion la France d’être à l’origine de cette initiative.

Rappelant que la mise en place de l’AES est soutenue par « une volonté commune d’accéder à une souveraineté véritable » qui passe, entre autres, par le retrait des trois Etats concernés de la CEDEAO, le collège des chefs d’Etat de l’AES dit avoir fait le constat selon lequel « depuis l’adoption de cette nouvelle posture stratégique portée par des aspirations légitimes à la liberté et à la paix, la junte française impérialiste sentant ses intérêts menacés, appuyée par certains chefs d’Etat de la sous-région, tente désespérément de porter un coup d’arrêt à la dynamique émancipatrice enclenchée par l’AES ».

« Surpris par cette décision unilatérale de prorogation qui ne saurait lier les Etats de l’AES », ce collège considère le nouveau délai supplémentaire pour le retrait des membres de l’AES comme une « énième tentative qui permettrait à la junte française et à ses supplétifs de poursuivre la planification et la conduite des actions de déstabilisation contre l’AES ».

L’AES pointe aussi du doigt des « opérations de réorganisation et de regroupements de groupes terroristes » dans le Bassin du Lac-Tchad, dans le Sahel et certaines zones frontalières (Niger-Nigeria, Niger-Bénin, Niger-Burkina, Bénin-Burkina) qui recevraient de la part d’Etats étrangers « des appuis divers, notamment financiers et des moyens logistiques visant à déstabiliser l’AES ».

Devant cette situation, le collège des Etats de l’AES annonce une série de mesures, à savoir : mettre en état d’alerte maximale les forces de défense et de sécurité des trois pays concernés, faire de l’espace confédéral de l’AES un « théâtre unique d’opérations militaires », inviter les populations des trois Etats à redoubler de vigilance et signaler tout comportement suspect.