Le ministre camerounais de l’Administration territoriale a pris un arrêté, le 6 décembre dernier, suspendant le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC) pour une durée de trois mois ; une initiative qui continue d’être dénoncée par des défenseurs des droits de l’homme.
La dernière dénonciation en date vient de la Rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains, Mary Lawlor qui a évoqué une décision « arbitraire et injustifiée ».
« J’ai reçu des informations inquiétantes concernant la suspension du Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC) par le ministre de l’Administration Territoriale du Cameroun, une décision qui semble arbitraire et injustifiée », a-t-elle écrit, lundi, sur son compte X.
Le 13 décembre, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains, partenariat entre l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), a exprimé sa profonde inquiétude face à cette « atteinte manifeste à la liberté d’association ».
L’Observatoire a noté « avec préoccupation » que les accusations graves de « financements illicites » et de « non-respect des dispositions légales » contre le Réseau « ne sont accompagnées d’aucune preuve tangible ou d’une procédure transparente permettant au REDHAC d’exercer son droit à la défense ».
Il a demandé aux autorités de révoquer immédiatement cet arrêté et de permettre à l’organisation de reprendre ses activités sans entrave. De même, l’Observatoire a appelé à mettre un terme aux actes de harcèlement et d’intimidation à l’encontre de tous les défenseurs et organisations de défense des droits humains, en conformité avec la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme et avec les recommandations du Comité contre la torture.
L’Observatoire rappelle que le REDHAC est une organisation de la société civile de renommée, dont le travail courageux et déterminé contribue de manière significative à la lutte contre les violations des droits humains, à la protection des défenseurs et à la promotion de la justice en Afrique centrale.