Le Premier ministre tchadien, Allah Maye Halina a présidé mardi 7 janvier, une réunion du comité chargé de la mise en œuvre de la dénonciation de l’accord de défense avec la France, au cours de laquelle il a rappelé que la date butoir pour le retrait définitif des forces françaises du territoire tchadien est fixée au 31 janvier 2025, tout en précisant que cette échéance n’est pas négociable.
«Ce délai n’est ni négociable ni modifiable. Tout doit être mis en œuvre pour que cet agenda soit respecté sans conditions», a martelé le chef du gouvernement tchadien devant les membres du comité, réunis dans le cadre du suivi des démarches entreprises pour mettre un terme à la coopération militaire entre les deux pays, selon les informations communiquées par la Primature.
Décidément, les propos du président français, Emmanuel Macron, tenus la veille, accusant certains gouvernants africains d’avoir oublié de remercier la France pour son engagement en matière de lutte contre le terrorisme au Sahel, a renforcé la détermination du Tchad à accélérer le départ des troupes françaises de son territoire.
Avant le Premier ministre, le chef de la diplomatie tchadienne a dénoncé les propos de Macron qui, a-t-il dit, «reflètent une attitude méprisante à l’égard de l’Afrique et des Africains», tandis que le président Mahamat Idriss Deby a dit croire que le président français «se trompe d’époque».
Lors de la réunion du comité, le chef du gouvernement qui a qualifié les déclarations du chef d’Etat français «d’insulte grossière à l’intelligence des Africains et de déni ridicule de l’histoire», a rappelé, entre autres, que c’est de N’Djaména que la première colonne militaire héroïque de soldats tchadiens, est partie pour libérer la France du joug nazi en 1939.
Maye Halina a souligné que la décision audacieuse et patriotique de mettre fin aux accords de coopération militaire avec la République française intervient d’ailleurs après de longues attentes, contre la volonté de la population tchadienne et ses dirigeants.
Il a demandé aux membres du comité de lui fournir un état des lieux détaillé sur les progrès réalisés jusqu’à date, et d’engager des discussions avec les partenaires français pour s’assurer de l’accélération de leur retrait conformément à la date fixée, dans un esprit de coopération bénéfique pour les deux parties.