Dans un vraisemblable tournant déterminant dans la guerre civile meurtrière en cours au Soudan depuis le 15 avril 2023, les Etats-Unis ont décidé depuis ce mardi 7 janvier, d’opposer un peu plus la fermeté diplomatique à l’un des acteurs principaux de ce conflit interne en l’occurrence le chef des Forces de soutiens Rapides (FSR) qui s’affronte avec les forces armées soudanaises (FAS).
Les États-Unis sont déterminés à faire en sorte que les responsables d’atrocités dans le cadre de la guerre au Soudan «répondent de leurs actes. Nous sanctionnons ce 07 janvier 2025 le chef des FSR, Mohammad Hamdan Daglo Mousa, connu sous le nom d’Hemedti, pour son rôle dans les atrocités systématiques commises contre le peuple soudanais», a annoncé le Département d’Etat américain.
Washington a tenu à expliquer au passage, la portée de ses sanctions ciblées, et à les justifier, précisant que ces sanctions s’inscrivent «dans le cadre de nos efforts continus visant à promouvoir la responsabilisation de toutes les parties belligérantes dont les actions attisent ce conflit. Les États-Unis ne soutiennent aucune des parties en présence, et les mesures prises à l’encontre d’Hemedti et des FSR ne signifient pas qu’ils soutiennent ou favorisent les FAS».
«Les deux parties belligérantes sont responsables de la violence et de la souffrance au Soudan et n’ont pas la légitimité nécessaire pour gouverner un futur Soudan pacifique», a clairement recadré le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken.
«Nous sanctionnons également sept sociétés appartenant aux FSR et situées dans les Émirats arabes unis ainsi qu’un individu pour leur rôle dans l’approvisionnement en armes des FSR», a-t-il ajouté.
Pour des «violations flagrantes des droits de la personne au Darfour, à savoir les viols massifs de civils par des soldats des FSR sous le commandement d’Hemedti, des membres de sa famille immédiate et lui-même sont interdits de séjour aux États-Unis», a encore précisé le chef de la diplomatie américaine.
Blinken a rappelé par ailleurs que les FSR sous le commandement de Hemedti, ont «délibérément ignoré les obligations au regard du droit international humanitaire, la Déclaration d’engagement de Djeddah de 2023 pour la protection des civils du Soudan et le Code de conduite de 2024 élaboré par l’initiative Advancing Lifesaving and Peace in Sudan».
Ce Code précité comprend des «engagements concernant le passage sans entrave de l’aide humanitaire et la prévention des crimes de guerre tels que les violences sexuelles, que les FSR et les milices alignées sous la direction de Hemedti ont commis», a détaillé le Secrétaire d’Etat américain.
Le Soudan fait face à l’une des pires catastrophes humanitaires de l’ère contemporaine, avec «638.000 Soudanais subissant la pire famine de l’histoire récente de leur pays, plus de 30 millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire et des dizaines de milliers de personnes sont déjà mortes» dans le cadre de ce conflit intra-Soudanais, d’après des Agences des Nations Unies.