Les autorités algériennes ont fermé lundi les locaux de la chaine de télévision privée El Watan TV après que cette dernière eu transmis une émission durant laquelle un ancien chef de la guérilla islamiste a tenu des propos menaçants à l’encontre du président algérien, Abdelaziz Bouteflika.
Après avoir porté plainte contre El Watan TV et traduit en justice son directeur pour « atteinte au symbole de la République », le ministère algérien de la communication a ordonné lundi la fermeture complète des locaux de la chaîne de télévision. Les autorités algériennes ont justifié leur décision par les propos tenus à l’antenne par Madani Mezrag, ancien chef de l’AIS, l’armée islamique du Salut, qui avait tenu la dragée haute au régime durant la guerre civile des années 90.
Pour protester contre cette décision radicale, plusieurs dizaines d’employés de la chaîne El Watan TV ont tenu un rassemblement devant le siège du ministère de la Communication à Alger. Malgré le côté pacifique de cette manifestation improvisée, les forces de sécurité ont violemment dispersé les journalistes présents sur place. Au moins trois d’entre eux ont été bastonnés et violemment embarqués par la police.
Le PDG de la chaine El Watan TV Djaffer Chelli, a formellement dénoncé la fermeture arbitraire des locaux de la chaîne. « Ils ont ruiné la vie de 170 familles » a-t-il clamé devant ses confrères d’Al Watan, faisant référence aux quelque 170 employés de cette chaîne télévisée privée. Il a par ailleurs condamné dans des termes très fermes « l’hypocrisie des hauts responsables algériens » qui ont invité il y a quelques semaines seulement Madani Mezrag à la présidence pour dialoguer avec lui. Les mêmes responsables qui, aujourd’hui, ordonnent la fermeture d’une chaîne télé privée par ce qu’elle en a fait de même.